QDoit-on encore parler de grippe «porcine»?

rTout dépend du point de vue. Le premier Mexicain à attraper le virus côtoyait probablement un porc infecté, qui l'avait lui-même attrapé d'un oiseau. C'est le mode de transmission classique. Mais maintenant que le virus s'attrape d'humain à humain, il est moins approprié de parler de grippe porcine. Les producteurs de porc, en tout cas, aimeraient bien qu'on cesse de l'appeler ainsi! Et le Mexique déploie tous les efforts diplomatiques pour empêcher qu'on l'appelle «grippe mexicaine». L'appellation «grippe nord-américaine» commence à s'imposer, tandis que la Commission européenne parle du «nouveau virus de la grippe». Hier, l'OMS a indiqué qu'elle allait désormais parler de «H1N1 influenza A». Pour l'instant, les autorités canadiennes parlent toujours de grippe porcine.

QPourquoi le virus semble-t-il plus virulent au Mexique que dans les autres pays?

rC'est l'une des grandes inconnues de cette souche que les scientifiques ne peuvent pas encore expliquer. Mais il ne faut pas nécessairement en déduire que ça restera ainsi. Selon l'OMS, «il est possible que le spectre clinique de la maladie s'étende d'une affection bénigne à une pathologie sévère». Sans vouloir alarmer la population, les experts rappellent que la grippe espagnole a commencé par une éclosion modérée au printemps 1918 avant de faire des ravages l'automne venu.

 

QQue contenait le vaccin contre la grippe administré l'automne dernier?

rIl contenait un cocktail de protection contre des influenzas de type B (les plus courantes), et contre des virus de type A, dont une souche de H1N1. Cette souche est différente de la nouvelle souche virulente qui sévit présentement au Mexique et pour laquelle il n'existe pas encore de vaccin.

QY aura-t-il bientôt un vaccin?

rPréparer un vaccin demande du temps. L'Agence de la santé publique du Canada prévoit que cela prendra six mois. Aux États-Unis, les autorités fédérales ont averti qu'il n'y aura pas assez de vaccins disponibles avant l'automne, au mieux. Il est clair que ce sera trop tard pour certaines victimes. Et les pays riches utiliseront leurs doses avant de les exporter dans des pays moins nantis. L'OMS a rappelé que les pays riches peuvent s'en tirer avec des cas bénins, alors que la maladie fera beaucoup de victimes dans les pays en développement.

QQue penser des antiviraux et des antibiotiques?

rLes antibiotiques, s'ils ne peuvent rien contre le virus de la grippe, peuvent en soigner les complications, comme une pneumonie. Les antiviraux, comme les fameux Tamiflu et Relenza, sont efficaces comme traitement précoce de la grippe. S'ils sont pris dans les 48h suivant l'apparition des premiers symptômes (fièvre, toux, douleurs musculaires), ils peuvent les atténuer, raccourcir la durée de la maladie et possiblement prévenir les complications graves de la grippe, écrit l'Agence de la santé publique du Canada. Ils sont en vente sous ordonnance en pharmacie, mais il est inutile de les prendre à titre préventif. Pour prévenir la grippe, les conseils restent les mêmes: se laver les mains avec du savon ou un désinfectant, se couvrir la bouche en cas de toux ou d'éternuement, et rester à la maison en cas de maladie.