«Enfin.» Ce mot était sur les lèvres de plusieurs, hier, après le lancement de l'appel de propositions du CHUM. De nombreux observateurs se sont réjouis du fait que le projet démarre enfin. L'opposition et les détracteurs du mode PPP ont pour leur part déploré que le gouvernement maintienne la formule choisie.

Le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, Gaétan Barrette, considère que le gouvernement Charest a franchi une étape majeure hier en lançant l'appel de propositions. «En fait, c'est la première fois qu'il y a un réel lancement», a-t-il dit. Le Dr Barrette est satisfait que le projet inclue les modifications demandées par sa fédération, notamment de faire passer le nombre de lits du futur hôpital de 700 à 772.

 

Son homologue de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Louis Godin, a également salué l'annonce d'hier. «Comme tous les citoyens, on peut dire «enfin», a-t-il commenté. L'important, c'est que le projet se réalise, et c'est un pas dans la bonne direction.»

Même son de cloche du côté de la chambre de commerce du Montréal métropolitain. «L'appel de propositions est une étape majeure qui lance un signal fort», a dit le président, Michel Leblanc. La formule retenue du partenariat public-privé (PPP) a selon lui «un bon potentiel». «Ça permet, dans des cas, de mettre à profit ce que le partenaire privé peut amener tout en faisant en sorte qu'on maîtrise mieux certains risques liés aux imprévus ou aux complications prévisibles», a-t-il dit.

L'avis de M. Leblanc ne faisait pas l'unanimité, hier. L'opposition officielle et de nombreuses associations ont profité du lancement de l'appel de propositions pour réaffirmer leur opposition au mode PPP, faisant valoir les risques de gaspillage financier et le caractère rigide de la formule.

«C'est extrêmement dangereux d'aller en PPP à un moment où personne ne peut garantir de financement à un prix raisonnable», a dit Sylvain Simard, critique de l'opposition officielle en matière de PPP. Le député de Richelieu dit craindre que les deux consortiums retenus refilent le risque financier au gouvernement. Il croit également que le coût final du projet dépassera amplement le coût plancher, qui atteint 2,5 milliards.

La vice-présidente de la CSN, Denise Boucher, n'était guère plus optimiste envers le projet. «Les Québécois vont payer le prix de l'entêtement de Jean Charest à l'égard des PPP», a-t-elle déclaré. Mme Boucher redoute le caractère rigide du PPP qui, selon elle, ne permet pas les adaptations nécessaires pour faire face aux nouveaux besoins. «Pour chaque changement, il va falloir rouvrir le contrat», a-t-elle prédit.