Les patients atteints de dégénérescence maculaire ne devraient pas avoir à payer pour se faire traiter, selon le ministre de la Santé, Yves Bolduc, qui veut faire la lumière sur la question.

La Presse a révélé hier que les patients qui reçoivent du Lucentis, un médicament pour stopper la perte de vision causée par la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), doivent payer des soins dans des cliniques privées parce que le traitement n'est pas accessible dans les hôpitaux.

 

«Nous sommes en train de regarder la situation pour voir s'il y a matière à demander une enquête à la Régie de l'assurance-maladie du Québec», a indiqué hier le ministre Bolduc.

La DMLA touche un nombre important de Québécois, a-t-il noté. «Nous voulons nous assurer que les médecins qui travaillent en cabinet privé respectent la loi.» Le médecin d'un cabinet privé peut demander à ses patients de payer certains frais accessoires, par exemple pour l'administration de gouttes ou d'un analgésique. Il doit alors remettre un reçu qui détaille chacune des sommes facturées aux patients. Par contre, il ne peut exiger de frais qui serviraient à payer le fonctionnement de son bureau.

Actuellement, les patients qui reçoivent du Lucentis en cabinet privé paient environ 125$ à chaque traitement pour des frais divers. Comme le médicament est administré aux quatre semaines pendant plusieurs mois, la facture dépasse rapidement le millier de dollars.

Les médecins reconnaissent eux-mêmes qu'ils n'ont pas le choix de faire payer les patients s'ils veulent faire fonctionner leurs bureaux. Pour traiter la DMLA, ils doivent en effet se doter d'un scanneur et payer du personnel pour le faire fonctionner.

Plusieurs souhaitent obtenir du gouvernement des honoraires techniques qui permettraient de couvrir les frais de fonctionnement du bureau sans faire payer le patient. Aucune décision n'a encore été prise à ce sujet, a indiqué le ministre Bolduc hier.