La lutte contre les poux dans les écoles sera bientôt plus efficace. Les infirmières scolaires pourront remettre des ordonnances de traitement antipoux aux familles touchées, qui n'auront plus à consulter un médecin pour se les faire rembourser.

Les centres de santé et de services sociaux et la direction de la santé publique (DSP), qui conçoivent ce «système d'ordonnances collectives», s'attendent «à ce que cela accélère l'application d'un traitement efficace».

Le coût des pédiculicides - plus de 18$ pour traiter un seul enfant à raison de deux shampooings - oblige des parents à attendre de voir un médecin avant de se les procurer. Pas fous, les poux profitent de ce sursis pour sauter d'une tête à l'autre. Dorénavant, la «diminution des délais favorisera un meilleur contrôle de la pédiculose en milieu scolaire», écrit François Lamy de la DSP dans une lettre dont La Presse a obtenu copie.

L'apparition de peignes électriques antipoux suscite aussi l'intérêt des familles. Un parent de l'école Élan, à Montréal, a récemment suggéré l'utilisation de ces peignes. «Pour aller au fond des choses, on a demandé un avis concernant l'utilisation du peigne électrique à la DSP, en se disant qu'on détenait peut-être la recette gagnante», a indiqué Alain Perron, porte-parole de la Commission scolaire de Montréal. Le verdict vient de tomber: «La littérature scientifique actuelle ne démontre pas l'efficacité d'un tel traitement. Par conséquent, la DSP ne le recommande pas.»

Un «Taser à poux»

Deux types de peignes électriques contre les poux sont actuellement offerts. Le premier détecte les poux dans la chevelure et les élimine grâce à une décharge électrique, que ses fabricants disent inoffensive pour l'humain (à condition que les cheveux soient secs!). Il ne doit pas être utilisé chez les enfants de moins de 3 ans, les épileptiques et les porteurs de stimulateur cardiaque. Vendu sous plusieurs marques en Europe, on peut le commander ici sur l'internet pour environ 80$.

Le second ressemble au peigne classique (il n'émet pas de décharge électrique), à la différence que ses deux séries de dents vibrent et sont si rapprochées qu'elles éliminent même les plus petits poux, selon ses fabricants.

Une entreprise donne des peignes électriques aux écoles

La compagnie Quantum, de l'Oregon, offre gratuitement son MagiComb (sans décharge électrique) aux écoles qui veulent traiter les enfants sur place. «Cela permet aux professionnels de la santé de faire respecter une politique antipoux sans renvoyer les étudiants chez eux», fait valoir l'entreprise sur son site internet. À la CSDM, «il n'y a pas eu d'approche de faite par cette compagnie ou une autre, a assuré Alain Perron. Nous avons peut-être reçu de la publicité.»

Un peigne antipoux à piles de marque Conair (sans décharge électrique) est disponible pour 16$ dans les pharmacies québécoises. «On en vend très peu, a dit Hélène Bisson, porte-parole du Groupe Jean Coutu. À raison d'un par semaine dans tout le réseau.»

Selon le ministère de la Santé, 5,7% des enfants d'âge pré¬scolaire et scolaire attrapent des poux chaque année.