La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Lina Bonamie, estime que les conclusions de l'étude sur les infirmières menée par le groupe CIRANO n'a rien de nouveau.

«Nous savons que nous travaillons moins que les infirmières des autres provinces, parce que nous avons une structure d'emploi inversée. Nous avons plus d'infirmières qui travaillent à temps partiel qu'à temps plein», dit-elle.

Mme Bonamie questionne depuis longtemps les employeurs pour savoir pourquoi les postes à temps plein se font rares au Québec. «On me dit tout le temps que c'est une question d'économie», dit-elle.

Selon Mme Bonamie, si le taux d'absentéisme des infirmières québécoises est si haut, c'est que la province offre les pires conditions de travail. Un rapport de Statistique Canada publié en 2006 lui donne raison.

L'étude démontre que les infirmières québécoises sont plus susceptibles de connaître leur horaire à moins d'une semaine d'avis, d'arriver avant ou de rester après leur quart pour terminer leur tâche et de se retrouver avec une charge de travail excessive.

Mme Bonamie ne croit pas qu'une simple augmentation de salaire incitera les infirmières à travailler plus. «Il faut plutôt améliorer leurs conditions de travail, dit-elle. Parce que même si je gagne plus d'argent, si je suis malheureuse, je vais préférer travailler moins.»