Alors que le ministère de la Santé du Québec promet d'offrir plus de soins à domicile à la population, un Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la région de Montréal doit couper dans ses services, faute de budget.

Depuis la fin du mois de novembre, le CSSS Thérèse-de-Blainville a réduit les heures de services à domicile. «Nous sommes en mesures de redressement budgétaire», confirme la responsable des communications de l'établissement, Nicole Blouin.  

Les services à domicile touchent une vaste clientèle. Les personnes âgées en perte d'autonomie reçoivent parfois des soins du CSSS, comme des bains ou des traitements légers. Les malades en phase terminale reçoivent aussi du soutien, tout comme les personnes qui se remettent d'un accident ou d'une maladie grave.

 

Au CSSS Thérèse-de-Blainville, aucun poste permanent d'auxiliaire à l'aide à domicile n'a été coupé. Mais plusieurs employés qui offraient une aide supplémentaire ne sont plus appelés.

 

Les clients qui reçoivent déjà des services à domicile continuent d'avoir des soins. Mais leur dossier est révisé et chaque heure de services qui leur est accordée doit être soigneusement justifiée.

 

«Si on diminue les services fournis à quelqu'un, on le fait en fonction de grilles précises, qui détaillent les besoins des gens, dit Mme Blouin. Nous réévaluons les dossiers régulièrement parce que les besoins des clients changent.»

 

La Presse a téléphoné au CSSS Thérèse-de-Blainville pour se renseigner sur la possibilité d'obtenir des soins à domicile. La réceptionniste a été très claire : seuls les cas prioritaires peuvent actuellement obtenir des services. Par exemple, les gens en phase terminale de cancer obtiennent rapidement des soins à domicile. Mais les personnes en perte d'autonomie qui doivent recevoir de l'aide pour se laver une fois par semaine devront attendre.

 

Actuellement, 38 personnes sont sur la liste d'attente du CSSS Thérèse-de-Blainville pour obtenir des soins à domicile. Au début de l'année, 67 personnes attendaient sur cette liste, précise Mme Blouin.

 

Depuis 2002, les dépenses du gouvernement pour l'aide à domicile ont augmenté de 30 %. «Elles sont passées de 625 à 812 millions par année», affirme la porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, Karine White.

 

Mais l'an dernier, la consultation publique sur les aînés avait conclu que les sommes investies dans les soins à domicile sont toujours insuffisantes. La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, estimait que 500 millions de dollars supplémentaires devraient être investis dans ce domaine.