L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) boycottera bientôt les agences de placement privées. À partir du mois d'avril, l'OIIQ refusera de publier les publicités de ces agences dans sa revue. La présidente de l'OIIQ, Ghislaine Desrosiers, qualifie ce geste de «politique». «On veut montrer notre appui à un système de santé public fort», dit-elle.

La revue de l'OIIQ, Perspectives infirmières, est distribuée à 70 000 infirmières au Québec. Dans le dernier numéro du magazine, pas moins de 19 agences de placement de personnel infirmier publient des annonces de recrutement.

Le phénomène des agences privées connaît un essor au Québec. Avec la pénurie d'infirmières, les heures supplémentaires obligatoires dans les hôpitaux augmentent. Plusieurs infirmières en ont assez de travailler dans ces conditions exigeantes. Elles se tournent donc vers les agences de placement privées, qui offrent des horaires plus souples.

«Certaines de nos membres préfèrent aller au privé parce que même si elles n'y ont pas d'avantages sociaux, elles ont plus de souplesse», explique Mme Desrosiers.

Le choix d'une meilleure qualité de vie est un argument de taille pour les agences privées, comme en témoignent les slogans publicitaires de ces entreprises. «Choisis ton emploi pour une meilleure qualité de vie!» «Soigner sa qualité de vie, c'est bon pour la santé!» «Un employeur à votre écoute!» peut-on lire dans leurs encarts publicitaires publiés dans la revue Perspectives infirmières.

Environ 3300 infirmières québécoises travaillent pour ces agences. Même si ce nombre est peu élevé, il crée tout de même un vide important en contexte de pénurie.

En acceptant de publier des publicités d'agences, l'OIIQ s'est fait reprocher d'appuyer le secteur privé. Pour mettre fin à cette perception, l'OIIQ a décidé de ne plus publier ces publicités dans sa revue à partir d'avril prochain.

Cette décision n'est pas sans conséquence pour l'OIIQ, qui accepte ainsi de se priver de 250 000$ de revenus chaque année. «Ce n'était pas une décision d'affaires! On espère qu'on aura d'autres annonceurs», dit Mme Desrosiers.

L'OIIQ continuera de publier les offres d'emploi du secteur public.