Hydro-Québec interrompra le courant de plus d'un millier d'abonnés de La Petite-Patrie pendant 10 heures à compter de dimanche matin. L'interruption servira à installer du matériel protecteur contre la foudre et à remplacer certaines jonctions des lignes souterraines et aériennes.

Moins d'un mois après l'épidémie de listériose qu'a connue le Québec, une aussi longue interruption de courant peut susciter des inquiétudes. Sur son site internet, la société d'État affirme que les aliments du réfrigérateur demeurent comestibles si une panne ne dépasse pas «24 à 48 heures».

 

Le ministère de l'Agriculture du Québec est beaucoup plus prudent avec les pannes de cette ampleur. Sur son site internet, on y lit que la viande et les produits laitiers ne sont plus bons s'ils passent plus de quatre à six heures à plus de 4°C.

«Concrètement, si la panne dépasse quatre heures, il faut jeter la viande, les produits laitiers et les restes», explique Isabelle Trudeau, du ministère de l'Agriculture. «Comme les gens ont été prévenus à l'avance, ils peuvent mettre la viande et les restes au congélateur. Si on ne l'ouvre pas, les aliments restent gelés de 12 à 24 heures.»

Pourquoi Hydro-Québec affirme-t-elle sur son site internet que tout le contenu du frigo est encore comestible après une panne de 24 heures? «Nous nous basons sur la Sécurité publique, explique le relationniste Jean-Philippe Rousseau. Mais personnellement, si j'avais une boulette de steak haché dans mon frigo, je la jetterais après une panne de 10 heures. Il faut exercer son jugement.»

Le site internet du ministère de la Sécurité publique indique bel et bien que, si on n'ouvre pas le frigo ou le congélateur «les aliments se conserveront durant 24 à 48 heures». Mais on précise, à la fin de la même page web, qu'il faut «jeter les aliments périssables (produits laitiers, viandes, volailles, poissons, oeufs, etc.) exposés à une température de plus de 4°C pendant plus de deux heures».

Comment savoir, sans ouvrir le frigo, à quel moment le seuil de 4° a été franchi? «Il est difficile de ne pas ouvrir le frigo un dimanche pendant la journée, et de toute façon on atteint rapidement 4° sans électricité», dit Mme Trudeau.

Une résidante du quartier, Véronique Jannard, qui habite rue De la Roche entre les rues Beaubien et Saint-Zotique, est outrée par la longueur de l'interruption planifiée. «Ils l'avaient planifiée pour dimanche dernier, et ils nous ont prévenus le jeudi qu'elle serait reportée. Certaines familles peuvent planifier d'aller à la campagne ou chez les grands-parents, mais pas tout le monde, et il est difficile de faire ce genre de plan deux fins de semaine de suite. Le préposé nous a dit de débrancher les appareils électroniques pour éviter qu'ils soient endommagés à la reprise du courant. Mais de l'électronique, aujourd'hui, il y en a même dans les laveuses et les fours.»