Le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) perd un médecin de renom. Exaspéré de voir que le projet du futur CHUM manque d'envergure, le Dr Michel Lallier, l'un des deux seuls chirurgiens transplanteurs de rein-pancréas du Québec, quitte ses fonctions.

Le Dr Lallier pratiquait sa sur¬spécialité auprès des enfants, à l'hôpital Sainte-Justine du CHUM, depuis plusieurs années.

Dans une lettre adressée au président du conseil d'administration du CHUM, Me Patrick Molinari, le Dr Lallier annonce sa démission. Il dénonce le « manque de vision des hauts dirigeants du CHUM qui prétendent avoir beaucoup consulté, mais qui n'ont malheureusement pas écouté » les médecins.

Le Dr Lallier, qui est aussi vice-président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), dénonce plusieurs aspects du futur CHUM. Il estime que le nombre de lits et de salles d'opération seront insuffisants. « Les besoins exprimés par les médecins sont constamment diminués, soit pour entrer dans le budget, soit pour ne pas dépasser l'espace octroyé », écrit le Dr Lallier.

Ce dernier ajoute qu'il est clair qu'avec le concept actuel, les

médecins seront appelés à travailler à la fois sur le site du CHUM et à l'hôpital Notre-Dame, qui sera transformé en hôpital régional.

Le Dr Lallier mentionne aussi que la transition entre le CHUM actuel et le nouvel établissement « sera excessivement chaotique tant pour les médecins que pour l'ensemble du personnel et des patients ».

Ce n'est pas sans peine que le Dr Lallier quitte le CHUM. « Ce départ est particulièrement difficile pour moi, car j'avais choisi le CHUM. L'équipe (...) fait un travail exceptionnel avec toujours autant d'entrain. Je suis peiné de les quitter, mais je ne peux accepter l'inacceptable. »

Dans sa lettre, le Dr Lallier n'indique pas s'il a accepté d'aller pratiquer dans un autre établissement ou dans une autre ville canadienne ou américaine.