Les soeurs Dufour-Lapointe ont rendu un vibrant hommage à leurs parents en conférence de presse à Sotchi. Chloé n'a pu retenir ses larmes en soulignant leur dévouement. Nous profitons des Jeux olympiques pour saluer tous les efforts et les sacrifices consentis par les parents d'athlètes.

Jointe par téléphone, Johane Dufour, la mère des désormais célèbres soeurs Dufour-Lapointe, venait tout juste de revenir au pays, accompagnée de son mari et d'une vilaine toux. Un «virus russe», comme elle se plaisait à le nommer.

La mère de famille a laissé Maxime, Chloé et Justine à Sotchi. Le circuit de la Coupe du monde reprend en Europe, après les Jeux olympiques.

La dame avait le coeur léger, malgré sa toux, et était à peine consciente que tout le Québec avait craqué pour ses filles, mais aussi un peu pour elle et son conjoint, Yves Lapointe. Des parents qui ont tout donné afin que leurs (trois) enfants deviennent des athlètes de haut niveau.

Mais n'essayez surtout pas de faire dire à Johane Dufour qu'être parent d'athlète exige des efforts supplémentaires. «Peu importe le chemin qu'emprunte un enfant, être parent n'est jamais facile. Athlète ou pas», affirme celle qui, pour l'instant, gère la carrière de ses trois filles.

Et n'utilisez surtout pas le terme «sacrifice» devant Yves Lapointe ou Johane Dufour.

«Je trouve ça un peu gros comme mot. Oui, on a eu souvent à faire des choix, mais ça aussi, ça vient avec le rôle de parents.»

Ce n'est un secret pour personne: soutenir un athlète coûte cher, très cher. «Oui, financièrement, c'est difficile, surtout quand tu en as trois. Mais on dit que ça prend un village pour élever un enfant. Et c'est encore plus vrai quand l'enfant est un athlète. On n'en a pas parlé à Sotchi, mais rendu à un certain niveau, il y a du financement et des commandites qui arrivent. Tout cela aide énormément.»

Renoncer à une carrière

Les médias ont abondamment souligné que Mme Dufour avait renoncé à sa carrière pour se consacrer à celles de ses filles, et ce, malgré plusieurs diplômes universitaires: deux certificats et un baccalauréat, pour être plus précis. Encore là, Johane Dufour n'y voit pas un exemple de sacrifice. «J'ai exercé plusieurs métiers grâce à mes filles», ajoute-t-elle en riant, avant d'énumérer une liste de professions que tous les parents d'athlètes sont appelés à exercer. Parfois, au mieux de leurs connaissances.

Psychologue, massothérapeute, relationniste de presse, agent de marketing, médiateur, nutritionniste, chef cuisinier, infirmier, préposé à l'entretien de l'équipement, supporteur, gérant... «Et n'oubliez pas le plus important: chauffeur de taxi!»

«Quand la première est venue au monde, on s'est juré qu'on allait l'accompagner et en profiter à chaque seconde, parce que le temps passe vite et on savait qu'un jour, elle allait voler de ses propres ailes. C'est ce qu'on a fait, tout simplement: en profiter pleinement. Avec les trois.»

À tous les parents qui consacrent temps et énergie aux activités sportives - et culturelles - de leurs enfants, bravo! Et merci.