Le nouveau logiciel PasswordBox compte déjà plus d'un million d'utilisateurs. Ce gestionnaire de mots de passe est le fruit d'une startup 100% montréalaise. Marc-Antoine Ross, cofondateur et chef des technologies, est notre Personnalité de la semaine.

Marc-Antoine Ross et son équipe travaillent depuis avril 2011 sur PasswordBox, un logiciel lancé le 25 juin dernier après beaucoup de boulot et plusieurs nuits blanches. «Nous sommes un peu des Christophe Colomb de l'informatique. Nous avons des buts, des rêves. Nous savons que la route sera longue pour arriver à destination, et surtout qu'elle sera parsemée d'embûches, d'imprévus et de doutes», avoue le cofondateur et chef des technologies de PasswordBox.

Les efforts ont porté leurs fruits: la solution créée par l'équipe de Marc-Antoine Ross compte déjà plus d'un million d'utilisateurs. PasswordBox gère les mots de passe des usagers et peut aussi créer de nouvelles combinaisons sécuritaires. De plus, le système permet de partager les codes d'un compte à l'autre en toute confidentialité.

Le nouveau logiciel montréalais se décline déjà en applications mobiles pour iPhone et Android, et en extensions Chrome, Firefox et Internet Explorer. PasswordBox s'attaque aussi au problème de l'héritage numérique. «Une fonction permet de léguer ses mots de passe en cas de décès ou d'inaptitude, sous présentation d'une citation à comparaître, souligne Marc-Antoine Ross. C'est un des avantages qui nous distingue de nos compétiteurs.»

Le succès du logiciel ne se mesure pas seulement en nombre d'utilisateurs. Des articles sur cette solution made in Montréal ont été publiés sur le site TechCrunch, dans le Globe and Mail, le Wall Street Journal et le magazine Forbes. Lancé avec Daniel Robichaud, l'autre cofondateur et le PDG de l'entreprise, PasswordBox a connu une croissance fulgurante. «Nous n'étions que deux au début, note M. Ross. Aujourd'hui, notre équipe compte 35 employés.»

Investissement majeur

La jeune entreprise annonçait en novembre dernier la clôture d'une ronde d'investissement de 6 millions de dollars. Parmi les investisseurs, on trouve le fonds ontarien OMERS et Lee Linden, vice-président du commerce électronique chez Facebook. L'argent servira à assurer la croissance de l'entreprise, qui possède maintenant un bureau dans la Silicon Valley. «Une obligation pour assurer un bon développement commercial», ajoute l'homme d'affaires.

Marc-Antoine Ross insiste par contre sur le fait que le logiciel a été conçu entièrement à Montréal. «De ce côté, on n'a maintenant plus rien à envier à nos voisins du Sud.»

Le dirigeant s'implique énormément dans le milieu des startups montréalaises, participant régulièrement à des événements. Il était, avec PasswordBox, un organisateur de HackMTL, qui a réuni 140 développeurs au mois d'août dernier. «J'ai des amis qui, très tôt, m'ont initié à l'entrepreneuriat et je trouve qu'il est important que je fasse la même chose aujourd'hui», affirme celui qui, à 21 ans, vendait déjà des sites web avant même de savoir programmer.

Marc-Antoine Ross voudrait bien être un modèle pour les plus jeunes. «Le Québec a un immense retard à rattraper dans le domaine de l'entrepreneuriat. Ce dernier n'est pas assez valorisé. Le succès non plus, d'ailleurs.»

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