La présidente d'honneur du bal des Grands Ballets canadien a gagné son pari. Plus de 1 million de dollars ont été amassés lors de l'évènement qui a attiré 1000 personnes. Isabelle Hudon, présidente de la Financière Sun Life Québec, est notre Personnalité de la semaine.

Isabelle Hudon n'est peut-être pas devenue ballerine comme elle en rêvait plus jeune, mais en acceptant la présidence d'honneur du bal des Grands Ballets, elle a largement contribué à son financement. Son gala-bénéfice du 27 avril dernier a attiré 1000 personnes et récolté 1 050 000$.

C'est un succès sans précédent pour cette importante institution culturelle. Les fonds recueillis serviront à financer les créations des Grands Ballets et à mener ses projets à terme. La prestigieuse compagnie de danse vient d'ailleurs de fonder, avec quatre centres universitaires, le tout nouveau Centre national de danse-thérapie.

Dès le début de l'aventure, l'énergique blonde de 46 ans avait prévenu l'organisation qu'elle visait le million, et rien de moins. «Je voulais leur prouver que tout était possible, avoue-t-elle. Je souhaitais leur montrer qu'on pouvait se démarquer, dépasser les frontières et surtout réussir. En philanthropie, il faut provoquer un effet de surprise et apporter de la nouveauté.»

Au lieu de faire danser la troupe sur «une fausse scène montée au stade Uniprix du parc Jarry», les invités ont plutôt eu droit à une vidéo 3D présentant les danseurs, l'équipe et les plans de la future Maison de la danse, qui sera érigée dans le quartier des spectacles. Isabelle Hudon est même apparue, à la fin du montage, en costume de ballerine. Dans cet univers virtuel, la chef d'entreprise était accompagnée du premier soliste André Silva.

Cette dernière image visait à souligner l'engagement important du monde des affaires dans la culture. Un mariage nécessaire et vital, surtout pour ce qui est de la danse, qu'Isabelle Hudon décrit comme le parent pauvre des arts. Le comité organisateur de l'évènement était d'ailleurs constitué de 24 femmes d'affaires engagées.

La mécène souhaitait, là aussi, sortir des sentiers battus. «Lorsque j'ai été promue présidente de la Chambre de commerce de Montréal, j'ai eu un choc. Les gens me félicitaient, non pas pour le poste, mais bien parce que j'étais la première femme à la tête de l'organisation. C'est là que j'ai compris qu'on avait encore énormément de chemin à faire en ce qui concerne la présence des femmes dans le milieu des affaires. Depuis, j'essaie de poser des gestes concrets le plus souvent possible, et ce comité exclusivement féminin en était un.»

Isabelle Hudon fait d'ailleurs partie du nouveau comité consultatif créé par la ministre de la Condition féminine Rona Ambrose. Le groupe aura comme mandat de promouvoir la participation des femmes au conseil d'administration des sociétés publiques et privées.

Même avec des sommes monstres qu'elle doit absolument distribuer en commandite, la présidente de la Financière Sun Life Québec avoue s'engager avant tout parce qu'elle en a envie et qu'elle aime la culture. «Mais j'ai un faible pour l'art contemporain et la danse, précise-t-elle. Dans le ballet, il y a de la beauté, de la grâce, mais aussi énormément de discipline. C'est un mélange qui me fascine.»

Celle qui ne manque pratiquement aucune collecte de fonds voit l'arrivée de l'été d'un bon oeil. Avec la saison des bals qui achève, l'agenda d'Isabelle Hudon sera moins chargé. «Je peux être tout aussi heureuse à la maison avec un verre de vin. Du moins pendant l'été, parce qu'en septembre, ça recommence!»

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