Georges St-Pierre est peut-être l'athlète québécois le plus connu dans le monde, et la raison en est fort simple : il est la figure de proue de l'Ultimate Fighting Championship, circuit d'arts martiaux mixtes qui fait fureur un peu partout. Celui que l'on surnomme GSP est déjà une légende avec sa fiche de 21 victoires contre seulement deux défaites. La Presse et Radio-Canada tiennent à souligner l'exploit de St-Pierre en lui décernant le titre de Personnalité de la semaine.

L'histoire du Québécois de 29 ans est un peu digne de Hollywood. Élevé à Saint-Isidore, intimidé et bousculé par les plus grands dans la cour d'école, St-Pierre a peu à peu appris à maîtriser les sports de combat pour survivre... et pour finalement gagner sa vie. Très bien gagner sa vie. Aujourd'hui, il est capable de remplir des arénas à lui seul, et ce n'est pas un hasard si l'UFC, qui souhaite percer le marché de Toronto, a choisi de le mettre en tête d'affiche de son premier gala dans la capitale ontarienne, le 30 avril.

Sa popularité est indéniable. Son dernier coup d'éclat, une victoire sans appel contre Josh Koscheck en décembre à Montréal, a été applaudi par plus de 23 000 fans au Centre Bell.

Sport controversé

Au cours de sa carrière, Georges St-Pierre a souvent eu à s'expliquer. À expliquer son sport, en fait. Un sport de barbares, un sport de fous, a-t-on souvent hurlé. Les petites remarques du genre, il les a toutes entendues.

Et elles ne l'empêchent pas de dormir.

«Le sport que je pratique est un sport violent, a-t-il confié à La Presse en mars 2009. Mais ce n'est pas de la violence gratuite. Marty McSorley qui donne un coup de bâton à la tête de Donald Brashear, ça, c'est de la violence gratuite. Parce que les joueurs de hockey sont payés pour jouer au hockey, pas pour se donner des coups de bâton à la tête. Dans l'UFC, il y a des règles, il y a un respect entre les combattants.»

Avec les années, l'univers de l'UFC est devenu plus sérieux, mieux encadré aussi. Les soirées qui présentent Georges St-Pierre en tête d'affiche sont léchées, spectaculaires, bien organisées. Comme une grande soirée de boxe peut l'être.

En fait, les soirées de l'UFC ont bien peu à voir avec les premières soirées d'arts martiaux mixtes, souvent présentées de manière plus ou moins sérieuse il y a une dizaine d'années.

De sport de niche qu'il était, de simple curiosité, le monde des arts martiaux mixtes fait maintenant partie des ligues majeures. Pas surprenant que St-Pierre soit plus connu que des joueurs de hockey ou de baseball dans plusieurs grandes villes américaines.

«Au début, c'est vrai, il y avait des galas qui mettaient en vedette des videurs de club, a-t-il aussi dit à La Presse en mars 2009. Encore aujourd'hui, il y a des galas qui ont lieu et qui nuisent à l'image de notre sport... Mais l'UFC, c'est quelque chose de très bien organisé. Il y a des règles à respecter. C'est le circuit d'arts martiaux mixtes le plus reconnu. Ce qu'on fait, c'est très technique. Si on a juste des qualités physiques, on ne peut pas réussir là-dedans. Les gars des arts martiaux mixtes sont des gars très éduqués.»

Brillante carrière

Le champion des 170 livres a commencé sa carrière dans l'octogone en janvier 2004. Il a rapidement grimpé les échelons pour devenir champion en novembre 2006. Il a perdu son titre en avril 2007, mais l'a repris de convaincante façon en décembre de la même année, et ne l'a plus jamais perdu par la suite.

Depuis cette date, St-Pierre a défendu sa couronne avec succès à six reprises, y compris la dernière fois en décembre face à Josh Koscheck dans un Centre Bell surchauffé. St-Pierre y a récolté une décision sous les applaudissements nourris d'un public en délire.

À son prochain combat, à Toronto contre l'Américain Jake Shields, St-Pierre défendra sa couronne au Centre Rogers, un stade qui devrait afficher complet pour l'occasion.

Les milliers de fans y seront pour la carte d'arts martiaux mixtes, bien sûr. Mais avant tout, ils y seront pour Georges St-Pierre.