Le mot engagement prend, avec elle, toute sa signification. Le gala Forces Avenir a reconnu chez Valérie Ouellet une personnalité d'un tel dynamisme que le jury n'a pas hésité à la choisir Personnalité par excellence dans la catégorie Avenir.

Valérie Ouellet est étudiante au doctorat en sciences de l'eau au Centre Eau Terre Environnement de l'INRS à Québec. Selon le jury, elle est représentative d'une jeunesse qui utilise ses forces vives à peaufiner sa formation universitaire tout en se préoccupant du sort des autres, ici et ailleurs dans le monde.

 

La Presse et Radio-Canada la choisissent Personnalité de la semaine.

La lauréate a reçu son titre décerné par Forces Avenir au cours d'un gala animé par Gregory Charles à Québec, et auquel étaient invitées 500 personnes venant de tous les secteurs d'activités. Forces Avenir veut reconnaître, honorer et promouvoir l'engagement des jeunes dans des projets qui enrichissent le savoir, suscitent le goût de la réussite, le dépassement personnel et le sens civique. Le gala a lieu chaque année et des bourses en argent sont également remises aux lauréats.

Regard sur les autres

Valérie Ouellet, qui a eu 30 ans il y a quelques jours, est originaire de la Gaspésie, de Saint-Antoine-de-Padoue plus précisément: son point d'origine, mais aussi son port d'attache. Cette loyauté est l'un des points majeurs de sa personnalité qui ont séduit le jury: bien qu'elle soit citoyenne du monde, elle conserve un attachement profond pour la terre qui l'a vue grandir. «Mes parents ont été agriculteurs. J'ai appris tôt à aider aux champs. À développer mon autonomie. Ils m'ont donné l'exemple de l'engagement social.»

En tant qu'aînée d'une famille de trois enfants, elle a acquis le sens des responsabilités. Quant à son intérêt pour l'environnement, il lui vient de plusieurs sources. Lorsqu'elle était petite, un voisin scientifique lui a expliqué la nature environnante. Il fut son mentor en quelque sorte.

Après, c'est à l'école primaire, petite école de village de 40 à 50 élèves, tous ensemble de la première à la sixième année, qu'elle a développé son attention pour les autres. «Ceux qui réussissaient étaient jumelés aux enfants qui avaient de la difficulté.» C'est allé plus loin dans son cas compte tenu de son empathie naturelle: «J'étais troublée de recevoir une étoile pour mon travail. Cela me chagrinait que les autres n'en aient pas.»

Valérie a terminé son cégep à Rimouski et est allée faire un baccalauréat en gestion de la faune à Montréal, avant de revenir à Québec où elle a entrepris son doctorat.

Grande énergie

L'un des moteurs de son action réside dans sa curiosité insatiable des choses et des gens. Le travail en équipe nourrit ses initiatives. «J'ai besoin d'être stimulée. En ce sens, pour moi, il n'y a rien de mieux qu'une chose qui se fait, car j'ai beaucoup d'énergie. J'adore voir les yeux qui brillent chez ceux que j'ai attirés et qui se sont engagés.»

Elle est rassembleuse, ses engagements nombreux sont concrets. Elle ne craint pas elle-même de se lancer dans la mêlée pour donner l'exemple. «On a toujours besoin des autres et on a besoin qu'un jour ils prennent la relève.» C'est ce à quoi elle rêve: qu'un jour tous les citoyens du monde soient actifs et responsables.

Et cela commence par les jeunes. Elle a mis en place un chapitre étudiant de l'Association canadienne des ressources hydriques, où elle a pris en charge un programme de sensibilisation et d'éducation sur l'eau destiné aux écoles primaires et secondaires.

Membre du conseil d'administration de l'organisme AVES qui favorise l'émergence d'une meilleure justice sociale et économique au Québec et à l'étranger, Valérie veut établir des moyens d'accès aux échanges internationaux pour les jeunes du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Au sein de l'organisme Québec sans frontières, elle a pu connaître notamment le Pérou et transmettre ses connaissances en matière de gestion de l'eau, d'environnement en général. Et ce qu'elle propose, c'est l'écoute attentive des populations locales. «Au-delà des profits.»

En dépit de tout ce qu'elle entreprend déjà, Valérie Ouellet voudrait poursuivre son action, cette fois auprès des familles d'enfants malades afin de les soutenir. «Ma sensibilité à cette réalité vient de ce que j'ai un cousin qui a été greffé du coeur à 14 ans.»

Elle songe déjà à un postdoctorat et elle veut continuer le plus longtemps possible à explorer le monde. «J'ai toujours envie d'aller voir ce qui se passe ailleurs, dit-elle. Enseigner un jour? Peut-être.»

Elle est indéniablement sage et sensée, mais si on l'imagine sérieuse, voire triste, on est très éloigné de la vérité. Elle est vive et souriante, enjouée, spontanée.

Et c'est ainsi qu'elle réussit à entraîner les gens à sa suite. Dans l'enthousiasme. En vue de transformer le monde.