L'homme à la tête du Partenariat du Quartier des spectacles de Montréal, Jacques Primeau, est un leader rassembleur porté par l'amour de sa ville. Une idée, un concept, un projet? Jacques Primeau, qui se nourrit de vision et d'enthousiasme, mettra tout en oeuvre pour les mener à terme.

Alors qu'il participait à titre de président de l'ADISQ au Sommet de Montréal 2002, Jacques Primeau a défendu une grande idée urbaine visionnaire, celle de créer un Partenariat du Quartier des spectacles. Une idée d'envergure qui a suscité jusqu'ici de nombreux rapprochements entre leaders. Le Quartier est un milieu qui servira tout le monde, d'abord les Montréalais, qui profiteront d'un lieu convivial et chaleureux, d'une vitrine unique sur le monde. La trentaine de salles de spectacle, les principaux festivals internationaux tels le Festival de jazz, les FrancoFolies, Juste pour rire, etc., la Place des Arts, des galeries d'art, un aménagement esthétique, un Plan lumière: le Quartier des spectacles sera avant tout un lieu de réjouissances.

 

La Presse et Radio-Canada nomment Jacques Primeau Personnalité de la semaine dans la foulée du prix Reconnaissance de l'UQAM 2009 qui lui a été remis la semaine dernière. Cette distinction souligne sa contribution exceptionnelle à l'essor et au rayonnement de sa sphère d'activité professionnelle à l'échelle nationale ou internationale.

Un riche parcours

«Venez visiter le quartier le soir, il y a tout plein de choses qui se passent déjà», affirme d'entrée de jeu Jacques Primeau. Il est tout entier à ses fonctions, ne cachant ni sa fierté ni sa passion. «Mais c'est un grand travail d'équipe», tient-il à souligner.

Comment son parcours l'a-t-il mené là? Il s'est passionné de radio communautaire (CIBL), à la fin de ses études en communications à l'UQAM. Il a fait du journalisme municipal et a couvert notamment les projets de transformation des usines Angus. À la même époque, il a fait la rencontre du groupe Rock et Belles Oreilles, une alliance fétiche qui, dans le cas de plusieurs membres, perdure jusqu'à aujourd'hui. C'est ainsi qu'on le trouve coproducteur des Bye Bye 2006 et 2007, entre autres. «Cette collaboration a été très importante dans le développement de ma carrière», avoue-t-il. En leur compagnie, il a découvert avec fascination, au cours des tournées, le Québec et ses cultures régionales.

Sa maison de production est effervescente et porte sa griffe. Elle est le reflet de sa curiosité constante pour tout, mais aussi de la découverte de nouveaux talents. Ses compétences sont également consacrées à mettre en valeur des talents de longue date, en musique, chanson, humour, documentaire, etc. Il n'hésite pas à pavoiser à chacun des succès de ses artistes. Des Gémeaux, des Félix, des MetroStar, des Jutra, un Juno et des Olivier, la liste est longue. Il a été président de l'ADISQ pendant 10 ans.

En dépit de tout le travail qu'il abat, de tout son engagement social et philanthropique, il préfère de loin rester dans l'ombre, en coulisses, et il tient à le souligner aujourd'hui alors que c'est son tour d'être à l'avant de la scène.

L'amour de Montréal

Premier port d'attache: le Vieux-Rosemont. Depuis sa naissance, il entretient des racines qui y plongent profondément. Ses parents lui ont donné le goût d'apprendre et l'école est alors devenue pour lui un lieu de plaisir et de découverte. La lecture des journaux était un rite familial. Le petit Primeau s'est rapidement ouvert au monde.

Il a étudié en sciences politiques et en philosophie au collège de Maisonneuve, où il a connu au moins deux merveilleux professeurs qui l'ont influencé. Il n'y avait que des garçons à son époque: 1 100 adolescents qui se colletaient dans l'une ou l'autre des équipes de sports. «Le sport m'a armé.» Il a gardé le goût du hockey, un rituel entre amis deux fois par semaine. «Le hockey me mettait en forme plus jeune. Aujourd'hui je dois être en forme pour jouer au hockey», dit-il en riant. Il joue aussi avec Étienne, son fils de 14 ans. Dans le projet du Quartier des spectacles, une patinoire est prévue. «Il faut la réaliser, même si on ne sait pas actuellement si on aura assez d'argent. Il faut trouver le moyen de le faire. On est un pays nordique. On est un pays de patinage.»

«Montréal est une des villes les plus joyeuses. Cela fait partie de notre culture, de notre patrimoine. On doit mettre ses qualités en valeur.»

Jacques Primeau s'extasie devant le grand nombre de créateurs québécois, dans tous les domaines. Il est conscient du rôle de leader que l'on pourrait exercer afin de trouver des solutions à la crise actuelle qui secoue la majorité des arts. Il va donc proposer un nouveau sommet, cette fois à la SODEC.

Faire progresser, rassembler, mettre en place, canaliser l'énergie vitale font partie de ses forces à lui. Des forces étroitement liées à cette ville qu'il veut mettre en valeur en bonifiant ses artistes - par conséquent, son âme.