Lorsqu'il est question des Penguins de Pittsburgh, on pense à Sidney Crosby, à Evgeni Malkin, à Marc-André Fleury, ou encore à celui par qui tout commence au sein de cette équipe depuis maintenant un quart de siècle, Mario Lemieux. Mais depuis le septième match de la finale de la Coupe Stanley, le nom qui est sur toutes les lèvres n'est pas celui d'une supervedette.

Fidèle à sa réputation de "joueur de séries", Maxime Talbot a marqué les deux buts des Penguins dans leur victoire de 2-1 face aux Red Wings de Detroit lors du match décisif. Dans une série finale qui devait être l'affaire des nombreux joueurs étoiles qui s'y produisaient, c'est un soldat de l'ombre qui a pris tout le plancher au final.

Grâce à son sens inné de ce qu'est "l'esprit d'équipe", à sa détermination, à son abnégation, et à sa capacité à élever son niveau de jeu lorsque l'enjeu est à son comble, Maxime Talbot a permis aux Penguins de remporter la troisième Coupe Stanley de leur histoire de 42 ans. C'est pourquoi La Presse et Radio-Canada le nomment Personnalité de la semaine.

L'homme des grands soirs

Mercredi dernier, quelques minutes avant de s'envoler vers Las Vegas pour assister à la remise de trophées de la LNH le lendemain, l'homme de l'heure peinait encore à mesurer l'ampleur de ce qu'il avait accompli quelques jours plus tôt.

"C'est comme un rêve. Je réalise lentement qu'on a gagné la Coupe Stanley, mais je ne pense pas que je réalise encore ce qui est arrivé au septième match."

En saison régulière, Talbot a marqué 12 buts en 75 matchs; en séries, il en a inscrit 8 en 24. Venant d'un joueur qui a reçu le trophée Guy Lafleur - remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) - deux années de suite (2002-2003, 2003-2004), ce succès en séries a-t-il de quoi étonner?

Talbot a participé deux fois à la Coupe Memorial dans l'uniforme des Olympiques de Gatineau, une équipe qu'il garde près de son coeur et au sein de laquelle son impressionnante feuille de route en séries a commencé à se noircir.

"C'est là que ma carrière a pris son envol. Faire partie d'une équipe avec un tel héritage m'a beaucoup aidé. L'entraîneur Benoît Groulx m'a appris énormément de choses, je lui dois beaucoup pour ce que je vis aujourd'hui."

Le nouveau héros des Penguins, lui, se considère-t-il un joueur des grandes occasions?

"Les séries et les trophées, c'est pour ça qu'on joue au hockey. J'ai joué pour de grandes équipes, autant au hockey junior que dans la LNH", dit-il, humblement.

La chance du débutant

Avant de se retrouver dans l'Outaouais, Talbot a joué son hockey mineur sur la Rive-Sud de Montréal et a été repêché par les Huskies de Rouyn-Noranda, qui l'ont échangé aux Olympiques au milieu de sa première saison dans la LHJMQ.

Sélectionné en huitième ronde du repêchage de 2002 par Pittsburgh - le 234e joueur choisi -, Talbot a amorcé sa carrière professionnelle en 2004-2005 avec l'équipe-école des Penguins à Wilkes-Barre. Il a obtenu un poste régulier à Pittsburgh l'année suivante.

"Rares sont ceux qui ont eu la chance de jouer dans la même équipe que Mario Lemieux à sa dernière saison et dans celle de Sidney Crosby à sa première. Je suis chanceux", fait-il remarquer à propos de sa saison initiale dans la LNH.

Et Lemieux, Crosby et le reste des Penguins sont chanceux de pouvoir compter sur un meneur comme Talbot, qui n'hésite jamais à se sacrifier pour le bien de l'équipe. À coeur vaillant, rien d'impossible.

Les séries et les trophées, c'est pour ça qu'on joue au hockey.