Selon la première ministre Pauline Marois, ce n'est pas au gouvernement de choisir le nouveau directeur général de Montréal.

La Coalition avenir Québec (CAQ) lui a formulé cette demande, hier. «Il y a des autorités à Montréal, a-t-elle répondu. On peut être en accord ou en désaccord avec ces autorités. Cependant, ce que nous leur demandons, c'est d'assumer leurs responsabilités.»

Le chef de la CAQ voudrait aussi que Mme Marois envisage la tutelle pour Montréal ou y nomme un observateur. La première ministre souhaite plutôt miser, notamment, sur le comité spécial sur l'attribution des contrats à Montréal (présidé par Jacques Léonard), ainsi que sur la Loi sur l'intégrité en matière de contrats publics (projet de loi 1), qui doit garantir la probité des soumissionnaires. Elle ne croit pas non plus qu'il faille déclencher des élections anticipées, comme l'a réclamé le parti Projet Montréal.

La CAQ réagissait au départ fracassant du directeur général de la Ville de Montréal, Guy Hébert, qui avait demandé la tête du chef du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Marc Parent.

Le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, a confirmé que M. Hébert avait appelé son sous-ministre pour faire cette demande. «C'était pour le moins inapproprié», a-t-il indiqué.

M. Bergeron n'a pas voulu donner plus de détails sur l'appel de M. Hébert à son sous-ministre. «Il s'enquérait ouvertement des possibilités de procéder à un remplacement à la direction [du SPVM]», a-t-il dit. «Sans demander directement le remplacement, les discussions étaient à l'effet d'examiner les possibilités ou les conditions d'un éventuel remplacement», a-t-il ajouté.

«Dans le contexte actuel de tourmente à Montréal, à la veille d'une élection municipale, c'était pour le moins inapproprié de penser à un remplacement du chef de police», juge M. Bergeron.

Il s'est porté à la défense du travail du chef du SPVM. Il affirme qu'il n'a «jamais eu d'indications de quelque mesure que ce soit» selon lesquelles M. Parent accomplissait mal son travail. «Il y a un chef de police qui est extrêmement vigilant à Montréal», a même lancé le ministre responsable de la Métropole, Jean-François Lisée.

M. Hébert avait initialement nié ces faits. Le maire de Montréal, Michael Applebaum, a depuis obtenu sa démission. Le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, a parlé au maire ce matin, par téléphone. «J'ai insisté sur le fait qu'il a pris la bonne décision.»

p»C'est encore la faute aux médias»: la chronique Médias, dans le cahier Arts.