La ville de Montréal veut son mot à dire dans la construction du futur pont Champlain.

Dans une lettre envoyée la semaine dernière au ministre canadien des Transports et de l'Infrastructure, Denis Lebel, le maire Michael Applebaum et le responsable du transport au Comité exécutif, Réal Ménard, réclament notamment leur part des revenus d'un éventuel système de péage.

«Transport Canada souhaite implanter un péage sur le futur pont. On ne s'y oppose pas, mais il faut qu'Ottawa puise également dans son trésor public pour financer l'infrastructure», a fait savoir Réal Ménard dans le cadre d'une conférence de presse, dimanche matin. «Dans l'éventualité d'un péage unique sur ce pont, une part de l'argent devra aussi aller au financement du transport collectif.»

Péage métropolitain

Idéalement, Montréal préférerait que le système de péage soit intégré à un péage métropolitain afin de ne pas surcharger les autres ponts qui mènent à la Rive-Sud.

Le cabinet du ministre des Transports du Québec est aussi de cet avis. «On ne veut pas avoir un péage uniquement sur le pont Champlain, indique l'attaché de presse du ministre Sylvain Gaudreault, Yann Langlais-Plante, qui appréhende qu'une telle avenue n'aggrave les problématiques de congestion sur les autres ponts».

Une crainte partagée par les élus de la métropole, qui n'excluent pas de faire aussi payer les usagers des ponts Victoria, Mercier et Jacques-Cartier.

Montréal demande un concours d'architecture

Dans sa lettre, Montréal demande aussi la tenue d'un concours d'architecture international pour le design du pont afin d'en faire un «atout touristique de plus» pour Montréal, à l'instar du Golden Gate de San Fransisco. «Le pont est une porte d'entrée majeure de la ville et il doit contribuer à son image de marque internationale», note M Ménard.

Montréal privilégie un système léger sur rail

Le responsable du transport vante aussi les mérites d'un système léger sur rail, qu'il aimerait voir s'ajouter aux deux voies sur huit réservées par Ottawa au transport collectif. «Ce serait l'alternative la plus efficace en terme de fluidité et la plus structurante pour consolider le corridor urbain Bonaventure-Champlain-Taschereau, le secteur Griffintown, qui est en pleine effervescence, et le centre-ville.»

L'aménagement d'un tel train pourrait coûter de 1,4 à 2 milliards, selon les données obtenues par La Presse la semaine dernière et révélées en exclusivité.

Rappelons que 60 millions de véhicules et 20 milliards de marchandises transitent par le pont Champlain chaque année, ce qui en fait le plus achalandé au Canada.