Pour contrer le «problème réel» de la congestion routière, qui coûterait plus de 1,4 milliard à la métropole annuellement, Montréal entend miser plus que jamais sur le transport collectif.

La Ville fait écho à la campagne nationale lancée par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) contre le fléau de la congestion urbaine. «C'est un problème réel : on ne peut pas laisser le parc automobile croître à l'infini, a déclaré en point de presse ce midi Réal Ménard, responsable du transport au comité exécutif de la Ville de Montréal. Plus il y a de gens en transports en commun, plus on va pouvoir désengorger le réseau.»

L'élu de Vision Montréal, qui est maire de l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, estime que Montréal a largement payé sa part depuis 2008 à ce chapitre, avec des investissements annuels de 586 millions. L'ère étant à la collaboration dans l'administration du maire indépendant Michael Applebaum, il a salué le bilan de la Ville depuis 2006, qui fait état d'une augmentation de 29% de l'offre de transports en commun.

Pas de nouvelles autoroutes

Si les Montréalais ont effectivement tendance à se rabattre de plus en plus sur l'autobus et le métro en période de pointe, le portrait est moins reluisant en ce qui concerne les banlieusards, a indiqué M. Ménard. «L'achalandage en provenance des couronnes nord et sud a augmenté de 14%, alors que le transfert modal va assez bien pour les Montréalais.»

Malgré les demandes de plusieurs municipalités, qui voudraient que certaines autoroutes soient prolongées, la métropole «n'est pas dans une logique d'augmentation de la capacité routière», a-t-il précisé.

La Ville compte de plus miser sur la coordination entre tous les acteurs, notamment Transports Québec et les services publics, pour atténuer les effets des chantiers. «Il faut coordonner les travaux. L'an dernier, on a eu 1882 chantiers à Montréal alors que, certaines années, c'était 700.»

M. Ménard mise de plus sur le Centre de gestion de la mobilité urbaine, un véritable quartier général d'observation et d'intervention établi dans un édifice du Vieux-Montréal, pour accroître la coordination. «Ça nous permet d'avoir une vision globale du réseau; on en est à 25%. À terme, on pourra intervenir à distance.»

La campagne de la Fédération canadienne des municipalités vise à convaincre le gouvernement Harper d'investir massivement dans les infrastructures. On estime que la moitié des rues et une usine d'épuration des eaux sur quatre ont besoin de modernisation. Le coût de la congestion routière à l'échelle canadienne est évalué à 10 milliards.