Projet Montréal et Vision Montréal sont confiants de remporter la mise à l'occasion de l'élection partielle de dimanche à Rivière-des-Prairies compte tenu du ras-le-bol des électeurs.

Des milliers de Montréalais sont en effet appelés aux urnes afin de combler le poste de conseiller de l'arrondissement laissé vacant en juin dernier par le départ de Maria Calderone, élue sous la bannière d'Union Montréal.

Pour le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, cette élection partielle représente une occasion unique pour la population de Rivière-des-Prairies de manifester son mécontentement envers l'administration de Gérald Tremblay.

La tournée de porte-à-porte qu'il a fait en compagnie de sa candidate, Nathalie Pierre-Antoine, lui a permis de constater que les citoyens étaient «embarrassés d'avoir été tenus pour acquis pendant autant d'années».

Il a affirmé que les Montréalais rencontrés étaient choqués et se sentaient blessés par les révélations des derniers mois. Il croit que leur déception se reflétera dans les résultats du scrutin de dimanche.

La mairesse de l'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles et membre de Vision Montréal, Chantal Rouleau, s'attend aussi à un message très fort de la part de la population locale. Elle croit que la candidate de son parti, Cindy Leclerc, a de fortes chances de sortir victorieuse de cette élection.

Selon elle, la situation qui perdure dans la métropole est «insoutenable» et il serait donc surprenant que les citoyens confient un nouveau mandat à un représentant d'Union Montréal.

M. Bergeron a dit avoir été scandalisé d'apprendre de la bouche de l'ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Michael Applebaum, l'existence d'un rapport datant de 2004, qui conclut que la métropole paie de 30 à 40 pour cent plus cher que les autres villes pour les mêmes travaux.

Il veut cependant attendre d'avoir le document en main avant de condamner qui que ce soit, rappelant que, pour l'instant, «nous n'avons que la parole de M. Applebaum».

Du côté de Vision Montréal, la chef Louise Harel a aussi dénoncé cette tentative de camouflage. Malgré la grogne de l'opposition, le comité exécutif n'a toujours pas rendu le rapport public.

Vision Montréal devrait déposer une plainte à la Commission d'accès à l'information du Québec dès lundi. «C'est la preuve que l'administration Tremblay savait», a lancé Mme Rouleau.

«Le parti s'appelle Union Montréal, il faudrait peut-être qu'il change son nom pour "Désunion Montréal"», a pour sa part ironisé Richard Bergeron.

Richard Deschamps, qui a été désigné pour succéder à Gérald Tremblay, et M. Applebaum sont deux têtes fortes, aux dires de M. Bergeron. Et de toute évidence, il y a de la dispute au sein d'Union Montréal.

«Ils sont deux et, dans le poulailler, il n'y a de la place que pour un coq», a estimé le chef de Projet Montréal.

D'après lui, la démission du maire ne réglera pas tout puisque les élus, les travailleurs politiques et les financiers du parti ont la mainmise sur la ville depuis 11 ans.

«Il faut que ce régime-là tombe au plus vite et il est en train de se désagréger sous nos yeux», a-t-il ajouté.

«Ça donne l'impression que le navire coule, qu'il y a une grande dissension entre les gens de ce parti», a indiqué Chantal Rouleau.

Questionné sur l'éventuelle arrivée de Denis Coderre dans la course à la mairie, Richard Bergeron a indiqué que le principal intéressé devait comprendre qu'un engagement politique envers la population de Montréal ne se résume pas «à faire du vaudeville».

Il croit aussi que la mairie de Montréal n'est pas un prix de consolation pour ceux qui n'ont pas réussi à atteindre leurs objectifs politiques ailleurs.

«Pour avoir le droit de jouer dans les "playoffs" au hockey, il faut avoir fait la saison avant. M. Coderre prétend venir décrocher la Coupe Stanley sans avoir mis les pieds sur la glace. C'est assez irresponsable de sa part», a-t-il conclu.