Le centre-ville de Montréal a été aujourd'hui le théâtre de la plus grande simulation de mesures d'urgence jamais réalisée au Québec. Afin de tester la réaction des services de santé en cas de catastrophe, 80 victimes d'une attaque terroriste fictive dans le métro se sont dirigées aux urgences de l'Hôpital général de Montréal et de l'Hôpital de Montréal pour enfants. Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et l'Agence de la santé de Montréal estiment que l'exercice a été un succès.

La simulation visait à mettre en pratique un «code orange», une procédure internationalement reconnue lors d'un événement comme un attentat terroriste ou un accident qui engendre un transport massif de personnes vers les hôpitaux. Ce code a été déclenché à une poignée de reprises comme lors de la fusillade à Dawson. Le personnel médical et d'urgence n'avait pas été averti.

La simulation a commencé au métro Guy-Concordia, où une cinquantaine d'ambulanciers ont été appelés. Le choix de transporter les patients adultes à l'Hôpital général de Montréal n'est pas le fruit du hasard. C'est l'un des deux centres de traumatologie de la métropole. L'autre est l'hôpital Sacré-Coeur, à Cartierville, mais son emplacement n'est pas stratégique en cas de catastrophe au centre-ville.

L'Hôpital de Montréal pour enfants est aussi équipé pour recevoir des patients traumatisés.

Dans la réalité, tous les blessés d'une catastrophe ne seraient pas transportés uniquement dans deux centres hospitaliers. Le scénario testé aujourd'hui visait à recréer des conditions dans lesquelles il y aurait 400 victimes dans un même accident, a précisé Michel Garceau, coordonnateur régional des mesures d'urgence, Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. Il ne serait pas impensable pour un seul hôpital de voir arriver entre 40 et 50 patients en même temps.

L'Agence de la santé de Montréal, qui dirige l'opération, a précisé que la simulation n'avait pas affecté les services à la population. Vers 10 h, l'exercice a d'ailleurs été suspendu durant une heure pour permettre aux médecins de traiter un cas réel nécessitant des soins critiques.

L'Agence et le CUSM ont tracé un bilan extrêmement positif de la simulation, mentionnant en conférence de presse une seule faille : le suivi des patients à travers les différentes unités de l'hôpital et la communication aux proches des victimes.

Stéphane Smith, chef des opérations d'Urgences-santé, estime également que ses équipes ont bien réagi à la simulation-surprise. « C'est le genre d'exercice qu'on aime faire, même si les ambulanciers constatent en arrivant que ce ne sont pas de vrais patients, ils embarquent vite dans le rôle puis l'adrénaline prend le dessus.»

Cette année, il y aura quatre simulations d'attentats terroristes à Montréal. Les autres vont davantage se pencher sur l'aspect policier des opérations.

L'Agence de la santé de Montréal, qui dirige l'opération, a précisé que la simulation ne compromet pas les services à la population. Vers 10 h, l'exercice a d'ailleurs été suspendu durant une vingtaine de minutes pour permettre aux médecins de traiter un cas réel nécessitant des soins critiques. Vers 10 h 30, seulement 21 faux patients avaient été admis dans les deux hôpitaux.

Le porte-parole du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a expliqué que la simulation d'un code orange permet au personnel des urgences de trier les patients en temps réel. On veut aussi voir les failles dans la coordination d'un plan d'urgence.

Stéphane Smith, chef des opérations d'Urgences-santé, estime que ses équipes ont bien réagi à la simulation-surprise. « C'est le genre d'exercice qu'on aime faire, même s'ils constatent en arrivant que ce ne sont pas de vrais patients, ils embarquent vite dans le rôle puis l'adrénaline prend le dessus.»

Plus de 200 personnes ont travaillé à la préparation de la simulation, qui devait se terminer vers midi. On évaluera ses résultats à 13h30.