Carl Boileau, premier conseiller élu sous la bannière de Projet Montréal en 2005, puis réélu conseiller de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal en 2009, claque la porte.

Il en a fait l'annonce officielle lundi matin sur son blogue et l'a confirmé plus tard au cours d'un point de presse. «C'était intenable, a-t-il déclaré en entrevue à La Presse. Il y avait un "clash" entre moi et le reste du conseil, je n'en pouvais plus de la partisanerie.»

Il estime qu'il n'était «plus dans les bonnes grâces [du maire de l'arrondissement] Luc Ferrandez», qu'il a senti «le plafond de verre». Il reconnaît que sa liberté de parole - il est très actif dans les médias sociaux et alimente régulièrement son blogue - en a fait un conseiller «pas facile à gérer». «Les attachés politiques de Projet Montréal vont sûrement pousser un soupir de soulagement», a-t-il déclaré.

Une décision mûrie

Carl Boileau n'envisage pas de se joindre à un autre parti municipal et siégera comme indépendant. Sur son blogue, à l'adresse carlboileau.com, il précise que son départ était «un secret de Polichinelle» auquel il réfléchissait depuis plusieurs mois.

«J'ai été laissé seul au front à devoir répondre à une multitude de demandes et de commentaires des citoyens. [...] Je ne serai plus pris entre l'arbre et l'écorce. Puis, je serai maintenant libre de défendre mes dossiers dans ce que je juge l'intérêt de mon district. Assurément, ce ne sera pas mauvais pour la démocratie locale puisque nous étions tous du même parti dans le Plateau.»

Il assure, par ailleurs, qu'il partage toujours les valeurs de Projet Montréal. En 2005, il avait dû céder son siège à son chef, Richard Bergeron, en tant que colistier. En 2009, il avait été élu dans le district de De Lorimier avec 48,1% des voix, récoltant 1074 votes de plus que son plus proche rival.

Reproches

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, n'a guère semblé ému de ce départ. «Il ne se sentait plus à l'aise. C'est moi qui lui ai appris qu'il ne serait plus candidat en 2013. C'est ça qui a déclenché sa réflexion. La décision lui appartient.» On lui reprochait notamment ses absences répétées à l'arrondissement et son manque d'esprit d'équipe.

Il s'agit de la troisième démission chez Projet Montréal depuis les élections générales de 2009. Le maire d'Ahunstic-Cartierville, Pierre Gagnier, et le conseiller de Ville-Marie, Pierre Mainville, ont quitté le parti de Richard Bergeron. Celui-ci a toutefois accueilli en 2011 un transfuge de Vision Montréal, le maire de Rosemont-La Petite-Patrie, François Croteau.