L'événement n'a jamais quitté leur mémoire depuis le 1er septembre 1972, mais les proches des 37 jeunes tués dans l'incendie du Blue Bird se sont à nouveau souvenus de la tragédie, cet avant-midi, 40 ans après le drame.

Pour souligner le triste anniversaire, la Ville de Montréal a érigé une longue plaque commémorative au square Philips, dans laquelle est gravé le nom de chaque victime. Une rose blanche a été déposée sur chaque inscription.

Gérard Lajoie arpentait les rues de la ville dans son taxi, le soir du drame, lorsqu'il a entendu les nouvelles radiodiffusées relater qu'un feu ravageait le bar Blue Bird, au centre-ville. Il ne savait pas que son fils Réjean, âgé de seulement 18 ans, s'y trouvait.

«C'est la première fois en quarante ans qu'on fait quelque chose», a-t-il affirmé à La Presse, en marge de la cérémonie officielle. «Ils nous avaient oublié complètement.»

Le pompier à la retraite Léo Boulanger, lui, n'avait pas oublié.

Il était responsable de l'un des premiers camions arrivés sur les lieux. «Le monde courait partout, criait. On est rentrés en dedans et on a sorti des gens», a-t-il relaté. Lui-même s'est dirigé vers une salle de bain où deux victimes gisaient. L'une a survécu, l'autre était déjà morte lors de l'arrivée de M. Boulanger.