Les Torontois craquent pour le BIXI. Le système de vélo en libre-service d'origine montréalaise a célébré jeudi son premier anniversaire dans la Ville reine et sa popularité est incontestable. Pour la première fois, BIXI a aussi traversé la rigueur des hivers canadiens.

«Les Torontois ont adopté BIXI très rapidement et fait plus de 550 000 déplacements durant l'année. Pour un système qui compte cinq fois moins de vélos qu'à Montréal, c'est un grand succès», explique Michel Philibert, porte-parole de la Société de vélo en libre-service, gestionnaire de BIXI. Le système torontois compte 1000 bicyclettes et 80 stations, comparativement aux 5120 vélos et 411 stations de Montréal.

Un bon laboratoire

Toronto s'est révélé un bon laboratoire pour tester le BIXI l'hiver. «Le bilan est au-delà de nos attentes. Vingt-deux pour cent de l'ensemble des déplacements ont eu lieu pendant les mois d'hiver», se réjouit M. Philibert. Le BIXI roulera-t-il l'hiver prochain à Montréal? «Les membres le demandent, mais avec les quantités de neige qu'il y a à Montréal, c'est un projet plus complexe qu'à Toronto. On prendra notre décision au cours de l'été.»

La rivalité qui peut parfois exister entre Montréal et Toronto n'a pas empêché les Torontois de tomber amoureux de BIXI. «Ce n'est pas parce que c'est une idée montréalaise que les Torontois l'ont boudée. Au contraire, les gens qui aiment le cyclisme regardent Montréal comme un modèle», affirme Simon Strauss, de l'Union des cyclistes de Toronto, qui milite pour la transformation de la Ville reine en un lieu plus accessible aux adeptes du vélo.

Malgré le maire

L'organisme se réjouit de la popularité de BIXI, malgré le négativisme ambiant vis-à-vis des cyclistes, alimenté par le maire de Toronto lui-même. «Rob Ford n'a jamais prononcé le mot BIXI en public. Le bureau du maire nourrit aussi une guerre entre voitures et vélos, en plus d'éliminer certaines pistes cyclables», dénonce M. Strauss.

L'Union des cyclistes a lancé une pétition dans le cadre d'une campagne intitulée We want more BIXI (nous voulons plus de BIXI).

Michel Philibert affirme que la décision d'étendre ou non le réseau revient à la Ville de Toronto. «C'est la Ville qui devra financer son expansion. Pour créer une habitude et permettre aux gens d'utiliser le service pour aller au travail, il faudra sortir du coeur du centre-ville, où le service est actuellement offert», dit-il, tout en précisant que la décision d'implanter BIXI à Toronto a été prise avant l'élection de Rob Ford à la mairie.

Le Black Stallion, ainsi que l'on surnomme le BIXI tout noir de Toronto, survivra à la vente prochaine du volet international de la Société de vélo en libre-service. «Le système de Toronto est considéré comme une activité commerciale internationale, mais sa survie est assurée», dit M. Philibert.