La hache de guerre est enterrée entre Macogep, une firme de gestion de projets accusée d'avoir servi de prête-nom, et Louise Harel.

La chef de Vision Montréal a publié un communiqué jeudi en soirée dans laquelle elle retire plusieurs de ses insinuations. Elle reconnaît d'entrée de jeu que c'est un cadre de la Ville, et non Macogep, qui aurait apposé le nom d'un fonctionnaire sur un sommaire décisionnel transmis aux élus. Le communiqué reconnaît en outre que «l'entreprise Macogep est une firme de gestion de projets, et non une firme de génie-conseil».

Quand à la présence permanente de trois employés de Macogep à l'hôtel de ville, Mme Harel et sa collègue Chantal Rouleau, mairesse de l'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, admettent que celle d'un chef de projet était permise en vertu d'une convention signée avec la Ville en avril 2009. «Nous n'avons jamais voulu insinuer que Macogep avait la mainmise sur les contrats de la Ville.», affirme le communiqué.

Vision Montréal maintient cependant sa demande d'enquête auprès du contrôleur général sur toute cette affaire, qui avait été dévoilée avec fracas aux médias il y a deux semaines. «Pour renforcer son expertise, nous sommes d'avis que la Ville ne devrait pas avoir autant recours à des firmes externes et que les employés de ces firmes ne devraient pas travailler à l'intérieur des bureaux de la Ville, précise-t-on. Ce débat concerne les élus de la Ville de Montréal.»

Pierre Gince, responsable des communications chez Macogep, a confirmé à La Presse que ce communiqué mettait fin à la menace de poursuite envoyée par sa firme la semaine dernière. «On accepte, et aucun autre commentaire ne sera émis», a-t-il déclaré.

Les accusations de Vision Montréal le 2 février dernier, qui avait notamment parlé de «pratique odieuse», avaient fait bondir le président du comité exécutif de la Ville, Michael Applebaum, qui avait qualifié cette sortie d'«irresponsable», «mensongère» et «indigne». Il avait même demandé la démission de la chef de l'opposition officielle. Le 8 février, Macogep avait fait parvenir une mise en demeure aux bureaux de Vision Montréal exigeant une rétractation avant le 13 février 17h, sous peine de poursuite. La rétractation a finalement été obtenue avec un retard de 72 heures.