Le chantier annoncé l'an dernier pour rénover les 34 arénas de Montréal d'ici à 2020 coûtera plus cher que les 200 millions prévus. La Ville refuse pour l'instant de dire à combien se chiffrera la facture, mais assure que des travaux plus importants s'imposent.

En janvier 2011, la Ville de Montréal a annoncé qu'elle changerait le système de réfrigération de tous ses arénas en raison de l'interdiction qui frappera le fréon, un gaz néfaste pour la couche d'ozone, à compter de 2020. Il sera remplacé par l'ammoniac.

Or, en entreprenant les travaux, Montréal a rapidement constaté que ses 34 arénas se faisaient vieux et souffraient d'un manque d'entretien. Les bâtiments ont en moyenne 39 ans, soit 7 de plus que leur vie utile prévue. La Ville a donc décidé de profiter de leur fermeture aux fins du changement de système de réfrigération pour les remettre aux normes.

«Le programme prévoyait initialement un investissement total de 200 millions sur une période de 10 ans. L'augmentation du coût des travaux, ainsi que des besoins plus importants que prévu en travaux de mise aux normes, nous amène à réviser le budget global», peut-on lire dans un document obtenu par La Presse.

L'évaluation des coûts avait été basée sur ceux de travaux réalisés en 2010 et 2011 dans cinq arénas, mais qui s'étaient essentiellement limités à l'installation d'un nouveau système de réfrigération. En tout, ils avaient coûté 19,1 millions, soit 3,8 millions en moyenne par bâtiment.

Or, la réfection de deux arénas lancée en septembre dernier coûtera deux fois plus cher en raison des travaux plus importants à réaliser: 8,7 millions pour l'aréna Père-Marquette et 8,9 millions pour l'aréna Pierre-Morin. Comme on compte rénover quatre arénas par année pour respecter l'échéance de 2020, la facture s'annonce élevée.

Le directeur aux stratégies et transactions immobilières de Montréal, Michel Nadeau, affirme qu'il est impossible de comparer l'enveloppe de 200 millions annoncée l'an dernier et le coût des travaux maintenant prévus. «Ça va coûter plus cher parce qu'on en fait plus», résume-t-il. Il n'a pas voulu divulguer la nouvelle évaluation des coûts au motif que chaque projet de réfection est particulier, donc plus difficile à chiffrer.

Seule indication: au prochain conseil municipal, les élus voteront sur un emprunt de 60,5 millions pour financer les chantiers qui seront lancés en 2013 et 2014. Cette somme s'ajoutera aux 30,5 millions déjà dépensés depuis 2010. Le programme s'étend jusqu'en 2020 et nécessitera donc de nouveaux emprunts.

Sous-financement

La Ville de Montréal affirme qu'elle doit faire ces travaux de mise aux normes pour éviter toute fermeture imprévue. «La fermeture non planifiée et simultanée de plusieurs arénas aurait un impact majeur sur l'offre de service puisque les arénas fonctionnent en réseau et que l'utilisation est déjà saturée en période de pointe», peut-on lire dans le document obtenu par La Presse.

«Les arénas sont pleins, confirme Michel Nadeau. Quand on en ferme un, il faut diriger les ligues vers d'autres arénas. C'est une planification serrée. Moins on en ferme, mieux on se porte.»

Le triste état des arénas pourrait s'expliquer par le sous-financement des arrondissements. Ces équipements relèvent en effet des administrations locales. Or, un seul projet de réfection dépasse les moyens financiers des administrations locales, constate M. Nadeau. C'est pourquoi la Ville a dû mettre sur pied en 2010 un programme dans lequel elle s'engage à payer 80% de la facture.

Mais le problème ne se limite pas aux arénas. Michel Nadeau explique que la Ville devra lancer un programme pour la mise aux normes des cours de voirie, ces ateliers où sont entreposés et réparés les équipements et véhicules municipaux. Un autre programme serait également dans les cartons pour l'entretien des piscines municipales.