Le Service de sécurité incendie de Montréal (SSIM) a déclenché vendredi une enquête afin de savoir pourquoi les camions de pompiers appelés pour un incendie à Côte-des-Neiges, dans la nuit de mardi à mercredi, ne sont pas venus des casernes les plus proches. L'incendie, né dans un immeuble résidentiel sur l'avenue Van Horne, a fait deux morts.

«Le Service de sécurité incendie a déclenché une enquête, a dit vendredi Bernard Larin, attaché de presse du comité exécutif de Montréal. Il faut que la situation soit clarifiée. C'est ce qu'on souhaite tous.» Les camions dépêchés sur les lieux de l'incendie sont venus des casernes du Vieux-Montréal, du Sud-Ouest, du centre-ville et même d'Hochelaga-Maisonneuve. Ce n'est qu'après ce premier déploiement que les camions des casernes de Côte-des-Neiges, appelés une première fois, puis annulés, ont été de nouveau sollicités.

Le SSIM croit qu'un problème de communication informatique entre le 911 et la centrale des pompiers est à l'origine du cafouillage. «Il y a deux causes probables, a expliqué vendredi le directeur adjoint du SSIM, Jacques Proteau, au réseau TVA. Soit il y a eu erreur de manipulation du système informatique par un employé lors de la réception de l'appel, soit il y a eu un problème avec le système lui-même.»

Manque de moyens et de personnel?

«Il n'y a aucune logique. On ne comprend pas pourquoi on a fait ça comme ça», dit Perry Bisson, président de l'Association des pompiers de Montréal. Pour l'Association, ce dysfonctionnement témoigne bien d'un manque de moyens et de personnel chez les pompiers. «Il y a des territoires mal protégés», déplore M. Bisson.

Le soir de l'incendie, le camion-échelle d'une caserne de Côte-des-Neiges se trouvait dans une caserne à L'Île-des-Soeurs. «Depuis plusieurs années, on met l'accent sur la prévention. Mais ce ne sont pas des campagnes de prévention ou du porte-à-porte qui sauvent des vies quand la cloche sonne, mais des pompiers.»

L'Association déplore que l'enquête soit confiée au SSIM et espère une réaction du ministre de la Sécurité publique. «On regarde le dossier, et on est au stade de l'analyse», dit Mathieu St-Pierre, attaché de presse du ministre Robert Dutil.

Une défaillance électrique est à l'origine de l'incendie de l'immeuble résidentiel situé au 2500, avenue Van Horne. Malheureusement, les systèmes d'alarme de l'immeuble n'ont pas fonctionné. Une dizaine de personnes ont été blessées, et une jeune femme de 21 ans est morte mercredi soir des suites de ses blessures. Vendredi après-midi, une jeune femme de 26 ans, grièvement blessée, a succombé à son tour. Le SPVM poursuit son enquête. Aucune accusation n'a encore été portée. «L'enquête est encore loin d'être bouclée», dit Olivier Lapointe du SPVM.