Une ex-fonctionnaire de la Ville de Montréal fait face à de graves accusations d'abus de confiance, d'entrave à la justice et de destruction de documents judiciaires, a appris La Presse. Elle aurait commis ces crimes alors qu'elle était au service de la cour municipale.

Christine Telisma, âgée de 32 ans, a récemment été congédiée après que la Ville eut découvert des «irrégularités et un manquement grave dans sa prestation de travail», a confirmé hier en fin de journée Gonzalo Nunez, chargé des communications à la Ville de Montréal.

Selon nos sources, l'agente de bureau était chargée de placer en lieu sûr les cautions - ces sommes que l'on verse en garantie du respect de certaines conditions devant un tribunal.

À la cour municipale, les cautions sont souvent versées en argent liquide. Un reçu est toujours remis à la personne qui paie la caution. La fonctionnaire est soupçonnée d'avoir fait disparaître ces reçus.

La jeune femme n'est pas accusée de vol. Personne n'a été en mesure de nous expliquer, hier, pourquoi elle aurait détruit des preuves de paiement si ce n'est pour s'approprier l'argent qui passait entre ses mains.

Or, ce que semblait ignorer Christine Telisma, c'est que les cautions sont consignées dans un système informatique. Les autorités auraient découvert la disparition des reçus en consultant les données informatisées.

«Des irrégularités ont été signalées aux gestionnaires de la cour concernant l'exécution du travail de Mme Telisma, et des vérifications administratives ont ensuite été réalisées par la cour, a expliqué à La Presse le porte-parole de la Ville, M. Nunez. Ces vérifications ont permis de confirmer des irrégularités et un manquement grave dans sa prestation de travail.»

La Ville a d'abord suspendu la fonctionnaire pour ensuite la congédier le 23 juillet dernier. Un grief a été déposé par son syndicat à ce sujet. La Ville refuse de donner davantage de détails en raison de ce grief et du processus judiciaire en cours.

Sur son profil Facebook, que La Presse a consulté hier, Christine Telisma indique toujours qu'elle est employée de la Ville de Montréal. La jeune femme, qui n'a pas d'antécédents judiciaires a comparu mardi dernier au palais de justice de Montréal, où elle a été accusée d'abus de confiance, d'entrave à la justice et de destruction de documents judiciaires. Elle retournera devant la cour criminelle le 14 décembre. Si elle est reconnue coupable d'abus de confiance, elle est passible d'une peine maximale de cinq ans de pénitencier.