Les Montréalais devront attendre le budget que Montréal rendra public au mois de novembre pour savoir si la hausse de la valeur des immeubles se traduira par une augmentation de l'impôt foncier. Le maire Gérald Tremblay a indiqué jeudi qu'il est trop tôt pour savoir quel sera l'effet du nouveau rôle d'évaluation foncière sur l'avis d'imposition.

Le rôle, rendu public mercredi, établit une hausse moyenne de 23,5% de la valeur des propriétés résidentielles de Montréal. Les augmentations sont surtout marquées dans le Plateau-Mont-Royal (34,7%), dans le Sud-Ouest (30,6%) et dans Rosemont-La Petite-Patrie (28,4%).

Le maire souligne que la nouvelle évaluation municipale témoigne de la vitalité du marché immobilier dans la métropole, une bonne nouvelle pour les propriétaires. Mais il reconnaît aussi que l'accès à la propriété devient de plus en plus difficile, en particulier pour les jeunes.

Questionné sur l'impact du nouveau rôle pour les contribuables, Gérald Tremblay n'a pas exclu une augmentation de l'impôt foncier. Selon lui, toutefois, il est trop tôt pour discuter de la stratégie qu'il compte adopter. Les Montréalais devront donc attendre le budget, en novembre, avant d'être fixés.

«Je ne peux pas répondre à cette question aujourd'hui parce qu'il faut regarder le budget dans son ensemble, a-t-il affirmé. Personne n'aime payer des taxes, je le comprends bien, mais il faut regarder la qualité des services et ce que nous faisons avec l'argent des contribuables.»

La Ville de Montréal et ses banlieues se serviront du nouveau rôle pour établir leur budget 2011. L'évaluation municipale des propriétés servira aussi à déterminer combien chaque contribuable devra payer en impôt foncier.

D'une manière générale, les propriétaires qui voient la valeur de leur maison grimper davantage que la moyenne sont susceptibles de payer plus d'impôt, et ceux dont la propriété augmente moins que la moyenne en paieront vraisemblablement moins. Mais encore là, la Ville dispose de plusieurs outils pour éviter un choc aux contribuables.

La Ville pourrait notamment réduire le taux d'imposition pour éponger en partie l'effet du rôle, a indiqué le maire, ou encore étaler son application sur quatre ans comme elle l'avait fait en 2006. Pour améliorer l'accès à la propriété, l'administration Tremblay pourrait aussi considérer de hausser les seuils d'admissibilité à l'aide financière.

«On va évaluer tout ce qu'on peut pour alléger le fardeau fiscal, c'est certain, a indiqué le maire Tremblay. Mais on va regarder également les besoins non seulement au chapitre des infrastructures, mais aussi des services qu'on offre aux citoyens.»