Au-delà des accidents, il y a aussi des chicanes qui éclatent chaque jour entre des automobilistes et des cyclistes. Parlez-en à Samuel Lessard, dont l'histoire - vraisemblablement un cas de rage au volant - fera sans doute l'objet d'une poursuite.

Il y a trois semaines, l'ancien courrier à vélo montait la rue Saint-Hubert - un sens unique -, entre Rosemont et Bellechasse. Un automobiliste a alors tenté de dépasser une camionnette par la voie de droite, sans voir Samuel qui y roulait à vélo. «En arrivant à la lumière, j'ai donné un coup de main dans son aile», raconte l'étudiant à la maîtrise en sciences politiques.

 

Samuel Lessard a ensuite tourné à droite, puis à gauche, pour prendre la piste cyclable dans la rue Boyer. Déjà perdu dans des pensées, il s'est aperçu que l'automobiliste dépassait des voitures pour le rattraper. «Il m'a suivi sur la piste, raconte-t-il. Il avait la tête sortie de la fenêtre de son auto et il criait après moi.»

Samuel a vu deux filles qui roulaient à contresens tranquillement. Pour les éviter, il s'est faufilé hors de la piste. «Là, l'automobiliste m'est rentré dedans. Son pare-chocs a enfoncé ma roue arrière et je suis tombé.»

Son assaillant était hors de lui. «Il m'a dit que je n'avais pas le droit de toucher à son auto et que la police s'en venait.»

L'homme a ensuite pris la fuite devant une dizaine de témoins. Pour Samuel, c'était sans aucun doute «un cas de rage au volant» (la police mène présentement une enquête). «C'est la première fois que je voyais ça et j'en ai vu des gens pogner les nerfs. Je ne sais pas ce qui était arrivé dans sa journée...»

Samuel a eu très mal au bassin. Il voit toujours un ostéopathe. «Nous, en vélo, on n'a pas de klaxon. Les gens en auto ne se rendent pas compte qu'ils ne font pas leur angle mort ou qu'ils ne mettent pas leur clignotant.»

Comme le dit si bien André Lavallée, «tout le monde en veut à tout le monde».