L'arrivée de Louise Harel au sein de Vision Montréal incite d'anciens membres à réintégrer les rangs du parti. À quelques mois du déclenchement des élections municipales, les politiciens d'autres allégeances pourraient aussi être tentés de se joindre à l'équipe de Mme Harel.

Déjà, l'ancien directeur de Vision Montréal, Robert Laramée, a annoncé qu'il reviendra à ses anciennes amours si Mme Harel lui fait signe. «Je lui ai envoyé un courriel, a dit M. Laramée. Si Mme Harel veut de moi, on verra pour la suite des choses.»

 

M. Laramée ajoute que l'arrivée de Mme Harel amènera plusieurs personnes à se questionner sur leur avenir politique. «Je suis sûr qu'il y a beaucoup de monde dans le parti Union Montréal, surtout ceux dans l'est de l'île, qui se posent beaucoup de questions», a dit M. Laramée.

Interrogé à ce sujet, un conseiller municipal de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Richer Dompierre, assure qu'il est «parfaitement heureux» avec Union Montréal. Celui qui avait quitté Vision Montréal en juin 2008 n'a pas l'intention de changer à nouveau d'idée. «Il n'y a pas de retour en arrière. Je suis très heureux et même plus qu'avant», dit-il.

La mairesse de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Hélène Fotopulos, n'a pas non plus l'intention de changer de parti. Ni le maire de Rosemont-La Petite-Patrie, André Lavallée. Ce dernier assure qu'il ne se joindra pas à Vision Montréal, un parti qui a voté contre le plan de transports qu'il avait lui-même proposé. M. Lavallée avait été chef de cabinet de Mme Harel du temps où celle-ci était ministre.

Pierre Mainville, devenu conseiller indépendant de l'arrondissement de Ville-Marie en décembre après avoir démissionné de Vision Montréal, aimerait quant à lui réintégrer le parti. «Ce n'est pas à moi de décider. Mais je suis intéressé. Il y a de belles possibilités pour Montréal», a-t-il déclaré. Au moment de sa démission, M. Mainville avait évoqué le «manque d'esprit d'équipe» du chef de Vision Montréal, Benoît Labonté. Il avait annoncé qu'il ferait un retour au parti seulement si M. Labonté démissionnait. C'est maintenant chose faite.

M. Laramée avait lui aussi critiqué le manque de leadership de son chef avant de démissionner. «C'est un bon choix de mettre M. Labonté deuxième», dit-il. Plusieurs élus de Vision Montréal sont aussi ravis. «C'est une équipe du tonnerre», se réjouit Soraya Martinez, conseillère de l'arrondissement de Saint-Michel. «C'est ce que je souhaitais depuis longtemps», renchérit Noushig Eloyan, conseillère de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville.

Par ailleurs, Mme Harel a ouvertement invité les membres du parti Projet Montréal à joindre son équipe. Elle a dit vouloir ouvrir un «dialogue constructif» avec les militants de Projet Montréal et «avec tout ceux qui veulent de profonds changements».

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, n'a pas voulu commenter cette invitation. «Nous nous réunirons en comité de direction ce soir et n'aurons pas de décision avant demain (aujourd'hui)», a-t-il dit.