Une trentaine de manifestants ont profité de la rentrée au Séminaire des Pères Maristes mardi matin pour dénoncer la réintégration de garçons soupçonnés d'avoir partagé des photos « intimes » de filles qui fréquentaient la même école.

« Debout pour elles », « Agresseurs vous ne passerez pas », « La honte doit changer de camp », pouvait-on lire sur les pancartes.

« On considère que le fait que ces filles doivent côtoyer ces garçons est inacceptable. C'est important de dire aux jeunes filles on est là, on vous appuie, vous êtes courageuses », a expliqué Isabelle Boily, porte-parole du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale, qui a organisé cette « chaîne humaine ».

Six garçons sont soupçonnés d'avoir partagé des photos de trois filles de l'école. Ils ont été arrêtés en mai dernier. Leur dossier est entre les mains du Directeur des poursuites criminelles et pénales, qui doit décider de déposer des accusations ou non.

L'école avait d'abord suspendu les garçons. La direction a ensuite confirmé à leurs parents qu'ils pouvaient les réinscrire à la rentrée. Mais le 11 août dernier, elle a finalement décidé de renvoyer les garçons après qu'une pétition en ligne de 3000 signatures l'eut exigé.

Les parents de trois des six garçons ont porté l'affaire devant les tribunaux. Vendredi, la Cour supérieure a rendu une ordonnance d'urgence en leur faveur, exigeant leur réintégration le temps qu'un procès s'intéresse au fond.

Les trois garçons devaient donc, comme les autres, commencer l'école mardi matin. Deux des trois victimes présumées ont décidé de changer d'école. Une a choisi de rester.

« On veut envoyer le message clair qu'on ne les oubliera pas, comme ça en pâture dans une place... Revenez à l'âge de 13 ans et imaginez-vous que ça vous est arrivé et que vous avez à ouvrir les portes et à croiser ces garçons-là. C'est inacceptable », a dit Isabelle Boily.

Mélanie Lemay, de Québec contre les violences sexuelles, était venue de Montréal pour être présente. Son message, elle s'adressait avant tout aux victimes présumées.  « On vous croit, on est là pour vous. »