Il n'y aura pas de référendum sur le tramway à Québec, a tranché Régis Labeaume, qui entend aller de l'avant et proposer son projet « le plus rapidement possible » en 2018.

« Il y a eu une élection. On a été très clairs. L'opposition a fait une campagne très claire contre le transport en commun structurant, une campagne pro-véhicules. Ç'a été très clair », a martelé hier le maire de Québec, qui a été réélu en novembre avec 55 % des voix.

L'idée d'un référendum a été lancée dans les derniers jours par le chef de l'opposition dans la capitale. Jean-François Gosselin s'oppose au projet de tramway, comme il s'oppose à tout projet de transports en commun structurants pour Québec. « On est contre tout transport structurant, lourd, qui va enlever des voies à la circulation », a répété hier l'ancien député adéquiste.

Le chef de Québec 21 martelait l'automne dernier que les élections municipales seraient une élection référendaire. Il a obtenu 28 % des voix et son parti ne compte que deux sièges au conseil municipal. Il juge désormais que l'élection n'était pas référendaire.

« L'enjeu n'a pas été clair », croit M. Gosselin, qui accuse le maire de n'avoir à peu près rien dit sur la nature de son projet. « Ça prend un référendum pour que ça soit clair. Il faut passer à autre chose, moi le premier. Si les gens disent oui à un référendum, je vais passer à autre chose, dit-il. Il faut savoir combien ça coûte. Combien ça va augmenter le compte de taxes ? 250 $ ? 500 $ ? 1000 $ ? »

Régis Labeaume portait encore l'année dernière un projet de service rapide par bus (SRB) pour sa ville. Mais ce dossier a été enterré après le retrait de Lévis. Le maire a ensuite ressorti le projet de tramway, une vieille idée à Québec, que le maire Jean-Paul L'Allier avait sérieusement envisagée.

Même s'il n'a pas défendu précisément l'idée d'un tramway durant la dernière campagne, M. Labeaume juge que son projet était suffisamment clair. « La droite est toujours de même, elle fait du révisionnisme. Ça fait cinq semaines qu'on a tenu une élection et il y a quelqu'un qui demande un référendum ! », déplore le maire.

« C'est la droite : ils font de la révision de résultats, ils font du révisionnisme, ils remettent en question des évidences. Il n'y aura pas de référendum, c'est sûr. »

UN APPUI AU TRAMWAY

Le maire Labeaume a reçu cette semaine deux appuis pour son projet de tramway. Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) a déclaré mardi que les autobus ne suffisaient plus à Québec. Le réseau routier est presque à saturation, a expliqué le directeur général du RTC, Alain Mercier, devant les élus municipaux.

Puis, mercredi, le rapport des consultations sur les transports en commun commandé par Québec a conclu que le tramway était préféré au SRB. « Le SRB offre l'avantage d'être moins coûteux et plus flexible que le tramway alors que celui-ci propose une plus grande capacité, une image moderne et un pouvoir d'attraction supérieur, concluait le rapport. L'option du tramway obtient davantage de faveur que celle du SRB. »

Il y a 10 jours, le ministre des Transports, André Fortin, disait par ailleurs ne pas fermer la porte à un projet de tramway.

Régis Labeaume entend donc déposer un projet concret le plus vite possible. Pour l'instant, les citoyens sont dans le flou total ; même le tracé d'un tramway est inconnu. M. Labeaume laisse aussi entendre qu'il pourrait passer par la Haute-Ville, plutôt que par le boulevard Charest, comme le prévoyait le projet de SRB.