La campagne municipale à Saint-Hyacinthe, en Montérégie, vit une situation inusitée. Un couple a décidé de se lancer dans la course et compte bien l'emporter, dimanche, dans deux quartiers distincts.

Donald Poirier, 53 ans, et sa femme Linda Roy, 45 ans, ont décidé de faire le saut en politique municipale. Lui est candidat au poste de conseiller dans le district Saint-Sacrement, son quartier d'enfance qu'il connaît comme le fond de sa poche. Elle souhaite convaincre les électeurs qu'elle est la femme de la situation dans le district Saint-Thomas-d'Aquin, où réside le couple.

« Si les citoyens nous accordent leur confiance, je pense que ma femme et moi, nous formerons une bonne équipe à la table du conseil municipal. Comme à la maison, il est possible que nous ne soyons pas toujours d'accord », indique Donald Poirier, en entrevue à La Presse.

« Certains soirs, l'un de nous risque d'aller dormir sur le divan », ajoute Linda Roy en faisant un clin d'oeil à son mari.

Donald Poirier et Linda Roy croiseront chacun le fer avec deux autres candidats. À Saint-Hyacinthe, aucun des 11 conseillers n'a été élu par acclamation. Le 5 novembre, ils seront 27 prétendants à un siège de conseiller. Même chose au poste de premier magistrat qui sera disputé entre le maire sortant, Claude Corbeil, et la candidate Chantal Goulet, issue du milieu communautaire.

Experts des travaux publics

En cas de victoire, s'il y a un secteur du monde municipal dont le couple connaît de nombreux rouages, c'est bien celui des travaux publics.

Ayant la fibre entrepreneuriale, M. Poirier a été dans les affaires pendant presque 20 ans, dirigeant une entreprise spécialisée en asphalte et en excavation qu'il a vendue en 2015. Aujourd'hui, il est opérateur de machinerie lourde chez Environnement routier NRJ, dont le siège social est situé à Lachine.

« Dans ma vie, j'en ai vu passer, des affaires. J'aurais un oeil averti sur les contrats d'appel d'offres dans le domaine du génie civil », explique Donald Poirier.

Sa femme Linda dispose également d'un CV bien garni et dit s'être imposée dans un monde d'hommes. « J'ai été l'une des premières femmes au Québec à avoir conduit seule un poids lourd. J'allais jusqu'aux États-Unis avec mon camion », souligne Mme Roy avec fierté.

Ces derniers mois, Linda Roy s'est fait connaître sur la scène municipale locale en étant porte-parole d'un groupe de citoyens qui souhaitait dénoncer un problème de facturation de services.

« Il y a eu une erreur de surfacturation par la municipalité pour des travaux d'égout et d'aqueduc qui ont été réalisés dans notre quartier », explique-t-elle.

Mme Roy a mis en lumière une différence de 467 000 $ entre le montant de la soumission de l'entreprise qui a effectué ces travaux d'infrastructure et la facture envoyée aux citoyens. « La Ville a adressé une lettre d'excuses et elle a dû rembourser les résidants concernés par ces travaux qui avaient déjà été payés », explique Linda Roy, satisfaite aujourd'hui que la municipalité ait rectifié le tir.

Vitesse et sécurité

S'ils deviennent conseillers pour les quatre prochaines années, la vitesse et la sécurité dans les quartiers seront des dossiers prioritaires pour les deux candidats.

« Sur l'artère principale de mon district, on circule à 90 km/h alors que la vitesse permise est de 50 km/h », déplore Linda Roy.

« Si je suis élu, je compte proposer l'installation d'afficheurs de vitesse fixes, ce qui est actuellement inexistant », annonce son mari.

Celui-ci met un point d'honneur à améliorer particulièrement la sécurité aux abords des écoles. « Comme conseiller, je compte réduire la vitesse à 30 km/h dans les rues secondaires de l'école primaire de mon quartier », affirme Donald Poirier, qui est trois fois grand-père.

À l'instar de Montréal et de Longueuil, Donald Poirier est également favorable à l'implantation d'un service BIXI - un système de vélos en libre service - à Saint-Hyacinthe.