La tension monte entre les villes de la Rive-Sud à quelques jours de l'adoption prévue du projet de schéma d'aménagement de l'agglomération de Longueuil.

Les villes de Longueuil et de Brossard pressent le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, de ne plus s'opposer à l'entrée en vigueur du schéma, dont la version définitive doit être présentée jeudi au conseil d'agglomération.

La semaine dernière, le maire Murray a fait une sortie pour critiquer l'agglomération de Longueuil, qui a retiré la désignation « écosystème d'intérêt » au boisé des Hirondelles, un terrain appartenant au promoteur et sénateur Paul Massicotte.

Il a annoncé qu'il voterait contre le projet de schéma d'aménagement de l'agglomération.

Cette position a été vertement critiquée au début de la semaine par la mairesse de Longueuil Caroline St-Hilaire. Dans un communiqué, elle invitait le maire Murray à « prendre ses responsabilités » pour protéger le boisé, tout comme d'autres villes l'avaient fait dans des dossiers similaires.

Hier, c'est Brossard qui ne cachait pas son impatience devant Saint-Bruno. « La Ville de Brossard va voter pour le projet de schéma, affirme en entrevue téléphonique Yves Lemire, directeur de cabinet du maire Paul Leduc de Brossard. Nous, on attend après ça et des promoteurs attendent après ça. »

Il précise que deux vastes projets immobiliers, l'un au Quartier DIX30 et l'autre au terminus Panama, dépendent de l'adoption du schéma.

Pour ce qui est de la conservation, le projet de schéma prévoit la protection de 5600 hectares de milieux naturels.

En outre, affirme en entrevue avec La Presse Sylvain Boulianne, directeur de l'aménagement à l'agglomération de Longueuil, l'agglomération a pris ses responsabilités : l'abattage d'arbres est interdit dans plus de 2000 hectares de forêts depuis juillet 2014.

Cette interdiction vise notamment le terrain de six hectares du sénateur Massicotte, connu sous le nom de boisé des Hirondelles.

Aller plus loin exposerait l'agglomération de Longueuil à une poursuite dont la Ville de Longueuil assumerait 50 % des frais et celle de Saint-Bruno, seulement 10 %, affirme-t-on.

« Cette protection est efficace parce que le promoteur ne peut pas obtenir son permis de construire, dit M. Boulianne. Mais c'est le temps que la ville adopte sa réglementation. »

À cet égard, le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, annonce que son conseil municipal doit adopter une nouvelle réglementation lundi. « Elle sera très avant-gardiste pour la protection des milieux naturels », dit-il en entrevue avec La Presse.

En ce qui concerne le schéma d'aménagement, le maire Murray persiste : « On dit : "Inscrivez-le à l'ordre du jour, mais c'est sûr qu'on va voter contre." »