Des conteneurs de marijuana en état de putréfaction avancée et des matières dangereuses non cadenassées ont été découverts par l'équipe de la Vérificatrice générale de la Ville de Longueuil dans les bureaux du service de police et les installations de production d'eau potable de l'agglomération de la Rive-Sud. Voici les conclusions du dernier rapport annuel de Francine Brunette se penchant sur tous les services relevant de l'administration municipale de Longueuil.»

Selon l'échantillonnage effectué par l'équipe de Francine Brunette dans la salle de pièces à conviction du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL), aucune pièce des quelque 40 000 saisies chaque année n'était manquante. N'empêche, il y a un problème majeur sur le plan du contrôle de l'accès, note-t-elle dans un rapport qu'elle vient de rendre public. Et il est impératif d'installer des caméras de surveillance pour sécuriser les objets saisis, allant de la simple clé USB aux armes à feu en passant par des véhicules.

Matières dangereuses

Hypochlorite de sodium, chlore gazeux ; ces matières dangereuses livrées dans de gros barils n'étaient pas non plus sous cadenas lors de la visite de l'équipe de la Vérificatrice générale dans les installations de gestion de l'eau potable. La gestion est aussi remise en cause. Ainsi, la vérificatrice déplore, entre autres, l'absence d'une équipe attitrée à l'entretien et à la sécurité des matières dangereuses dans les installations de traitement des eaux usées. Dans les salles de filtration des piscines, il est impératif d'installer des pictogrammes de danger ou des indicateurs sur la nature des produits, indique-t-elle.

Le constat n'est guère mieux dans les ateliers de travaux publics, où les huiles usagées, peintures, solvants, batteries, etc. pourraient facilement se retrouver entre les mains de gens mal intentionnés, observe-t-elle. Elle en vient à déplorer l'absence d'une équipe attitrée à l'entretien et à la sécurité des matières dangereuses dans les usines de traitement des eaux usées.

Cadenas partout

En fin d'après-midi, la mairesse de Longueuil, Caroline Saint-Hilaire, n'avait toujours pas émis de commentaires sur les conclusions du vérificateur de l'agglomération. Le SPAL non plus. « La Ville prend acte de toutes les recommandations de la Vérificatrice générale et collaborera pour les mettre en place comme à la suite de chaque rapport », a fait savoir Alexandrine Coutu, de la direction des affaires publiques. Lors d'un entretien avec La Presse, la vérificatrice générale, Francine Brunette, a affirmé que plusieurs recommandations ont déjà été mises en place, notamment l'installation de cadenas.

« Quant à l'installation de caméras de surveillance, elle s'effectuera probablement au courant de l'année, estime-t-elle. Le Service de police doit aller en appel d'offres pour l'achat et l'installation. Mais je peux vous dire qu'on a obtenu la collaboration de tous. Et on fera un suivi à la fin de l'année. »

Chaque année, le bureau de la Vérificatrice générale effectue une analyse de risques pour ensuite concentrer ses travaux sur certains services. Selon elle, il n'y avait jamais eu de vérifications effectuées dans la salle de pièces à conviction du service de police. Ses recommandations touchent aussi la sécurité entourant l'entreposage des produits réfrigérants dans les arénas.

Les recommandations du vérificateur général

• Révision des directives et des façons de faire pour la gestion des pièces à conviction, son officialisation, son approbation et sa diffusion aux policiers

• Resserrement des contrôles afin d'assurer que tous les formulaires de réception des biens saisis, les demandes de correction et les demandes de disposition soient approuvés par les gestionnaires

• Mise en place d'une stratégie d'échantillonnage des pièces inventoriées par emplacement et d'une meilleure configuration des privilèges d'accès accordés aux utilisateurs du système de gestion des pièces à conviction

• Mise en place d'un mécanisme de suivi des sorties de pièces