La Ville de Longueuil a publié hier soir les résultats des centaines de tests d'eau qu'Urgence-Environnement a effectués la semaine dernière, révélant par le fait même qu'elle ne savait pas si son eau contenait des hydrocarbures lorsqu'elle a envoyé un communiqué assurant que l'eau était potable, mercredi après-midi.

À 16h30, cette journée-là, Longueuil a assuré qu'«en aucun temps la qualité de l'eau potable n'[avait] été affectée puisque la conduite en faute [était] située dans un caniveau raccordé directement au réseau d'égouts, sans aucun contact avec l'eau puisée dans le fleuve». Or à ce moment, le laboratoire d'Urgence-Environnement, qui allait analyser la teneur en hydrocarbures de l'eau, n'était toujours pas arrivé à Longueuil.

Le laboratoire en question a commencé ses analyses le lendemain, à 11h, a confirmé le porte-parole de la Ville, Bernard Bigras.

«Les tests du laboratoire d'Environnement Québec n'étaient pas commencés, non. Mais nos tests sur l'état de turbidité de l'eau avaient été faits.» Autrement dit, la Ville disposait d'indicateurs sur l'état trouble de l'eau quand elle a émis son communiqué, mais pas de données sur la présence d'hydrocarbures.

Le lendemain matin, vers 10h30, Caroline St-Hilaire a d'ailleurs rectifié le tir. Elle a alors émis un avis de non-consommation de l'eau, quelques heures après que des citoyens eurent senti des odeurs de gaz émanant de leurs robinets.

Les élus et la population satisfaits

La réunion du conseil municipal, la première à avoir lieu depuis l'épisode de pénurie d'eau, a par ailleurs été ponctuée de paroles d'encouragement à l'endroit de la mairesse. Plusieurs citoyens ont salué sa gestion de la crise, et certains de ses collègues ont fait de même. «S'il y a un moment dans ma vie où j'ai été fière d'être mairesse, c'est bien là», a déclaré Caroline St-Hilaire, en soulignant le travail des employés municipaux et des bénévoles.

La mairesse a aussi annoncé que la publication des résultats de l'enquête sur les événements allait être retardée en raison du recours collectif qui vise la municipalité. Caroline St-Hilaire avait auparavant indiqué que les résultats seraient dévoilés dès qu'ils seraient connus.

Le chef de l'opposition à l'hôtel de ville, Robert Myles, a quant à lui demandé une refonte complète des mesures d'urgence, en plus d'une enquête indépendante sur la crise de l'eau. Les élus ont par ailleurs renoncé à une augmentation de leur rémunération pour l'année en cours. «Avec le ralentissement global de l'économie, les pressions qui s'exercent sur les budgets des municipalités du Québec sont nombreuses et demandent un important effort collectif», a déclaré la mairesse St-Hilaire. «Les élus municipaux doivent montrer l'exemple et s'assurer de toujours utiliser l'argent des contribuables avec parcimonie», a-t-elle ajouté.