Le maire de L'Assomption Jean-Claude Gingras ne se sentait pas le bienvenu à l'hôtel de ville. Un clan s'était formé contre lui, croyait-il.

Ses doutes étaient tellement forts qu'il a décidé d'embaucher une firme privée pour vérifier si son bureau avait été mis sur écoute électronique. C'était moins de deux mois après son élection, en décembre 2013.

En contre-interrogatoire devant les juges de la Commission municipale du Québec (CMQ), le maire a poursuivi son témoignage en expliquant qu'il n'avait pas jugé bon de demander l'autorisation à son conseil municipal pour procéder. Il a eu recours aux services de la firme Production électronique, a-t-il précisé à Me Jonathan Di Zazzo, procureur de l'Association des cadres de L'Assomption. Aucun micro n'a été trouvé par la firme. Quelques semaines auparavant, le maire Gingras avait suspendu son directeur général, Jean Lacroix, pour des fins d'enquête, sur la foi de doutes, d'indices. Dans les mois qui ont suivi, près d'une quinzaine de cadres ont été suspendus, congédiés ou se sont retrouvés en congé de maladie. Certains, sans motif. Dans le cas d'un directeur du Service des loisirs, le maire Gingras avait des «indices» le laissant croire qu'il avait divulgué de l'information à un journal hebdomadaire sur l'état des parcs en décrépitude.

Son témoignage reprend aujourd'hui, M. Lacroix sera ensuite appelé à témoigner.