Une autre brique est tombée sur la tête de la mairesse Caroline St-Hilaire quelques heures avant la présentation du budget de l'agglomération de Longueuil, hier. Trois maires des cinq villes liées ont brandi un avis juridique, démontrant, selon eux, que le partage des dépenses mixtes serait illégal. Ils parlent d'une somme de 40 millions en sept ans.

Les maires de Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert sont allés jusqu'à demander une intervention rapide du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau. Selon les maires Paul Leduc, Martin Murray et Alain Dépatie, il faut revoir le fonctionnement, la gouvernance et le financement de l'agglomération de Longueuil. «Il y a un manque de transparence de la part de Longueuil. Je réclame depuis un an des rencontres sur le partage des dépenses», a dit le maire de Brossard, Paul Leduc.

Vote contre le budget

Les trois maires ont voté contre le budget, qui a été adopté au deux tiers des voix en raison de l'appui des cinq autres conseillers siégeant au conseil d'agglomération. Appelée à commenter la situation, la mairesse a rappelé que le budget avait été «recommandé» par la Commission des finances de l'agglomération, représentée par les cinq municipalités.

«J'aimerais rappeler que la quote-part de Longueuil atteint quand même près de 50% du budget. L'agglomération est une créature du gouvernement, pas de Caroline St-Hilaire. S'il y a illégalité, je joindrai ma voix aux collègues (les trois maires)».

Les maires qui remettent en question la gestion de la Ville de Longueuil ont assuré que cette sortie n'a rien à voir avec la fronde du ministre Moreau. L'avis juridique est daté du 5 décembre dernier. Ni la mairesse de Longueuil pas plus que son homologue de Boucherville, Jean Martel, n'étaient au courant de ce qui se tramait dans les trois municipalités de l'agglomération.

Le budget 2015 de l'agglomération de Longueuil est en hausse de 1,9%, pour une augmentation de 6,3 millions, atteignant ainsi 334,5 millions. La quote-part des villes atteint 93%. L'agglomération enregistre des revenus de transfert à la baisse de 1,4 million, en raison de 800 000$ en moins pour la collecte du recyclage, et de 1 million pour le Centre local de développement.