Difficile de voir un lien entre la collusion exposée à la commission Charbonneau et le coût des services municipaux. Éclaboussée lors de l'enquête publique, la Ville de Laval affiche néanmoins de meilleurs résultats que la moyenne des grandes villes.

«Tout le monde pense que la collusion et la corruption coûtent cher, mais c'est des "peanuts" sur les milliards dépensés. Ça ne pèse pas lourd dans les finances municipales», observe Robert Gagné, directeur du Centre sur la prospérité et la productivité. Au contraire, les résultats de Laval indiquent que l'administration de l'ex-maire Gilles Vaillancourt avait «une culture de gestion serrée».

Durant son témoignage à la commission Charbonneau, le nouveau directeur général de Laval, Serge Lamontagne, a d'ailleurs témoigné de la forte «culture du contrôle» qui régnait au sein de l'ancienne administration municipale. «Toutes les dépenses devaient être approuvées par le comité exécutif. Imaginez, on était obligé d'y amener les demandes d'autorisation pour une formation de fonctionnaires à 200$ ou même pour le remplacement d'un employé parti en congé de maladie pour deux semaines», a-t-il illustré.

L'immobilier en cause

Pour expliquer la bonne performance de Laval, un spécialiste en gestion municipale, Serge Belley, souligne que la ville connaît un fort développement immobilier depuis des années. Les nombreuses constructions réalisées lui assurent ainsi d'importantes entrées d'argent.

«C'est probablement dû en partie aux importants revenus liés au développement immobilier. Laval a profité et profite encore beaucoup de l'étalement urbain», indique M. Belley, professeur à l'École nationale d'administration publique.

Par ailleurs, Laval a peu développé certains services municipaux, comme les loisirs et la culture. Le palmarès HEC démontre d'ailleurs que la Ville dépense pour ce service environ la moitié de la somme que lui consacre Montréal, sa voisine.