La concentration des pouvoirs entre les mains du maire et des quatre membres du comité exécutif, comme au temps de Gilles Vaillancourt, est révolue à Laval. L'administration du maire Marc Demers a redonné hier soir au conseil municipal le pouvoir de gérer la municipalité.

Dorénavant, tout contrat excédant 200 000 $ devra être soumis à l'approbation du conseil municipal. Sous le règne de l'administration Vaillancourt, l'exécutif n'avait aucune limite pour attribuer les contrats. « C'est un non-sens que le comité exécutif délègue des pouvoirs au conseil municipal. Il faut que ce soit l'inverse », a affirmé le maire Demers.

Les conseillers municipaux ont voté hier soir sur une proposition réglementaire qui modifie ainsi la délégation de pouvoirs. « Ce sont des mesures transitoires qui vont démontrer ce qu'on pense être le gros bon sens et la norme au Québec », a indiqué M. Demers.

Le contentieux de la Ville prépare un projet révisant l'entièreté de la Charte de Laval, c'est-à-dire la loi constituante de la municipalité. Mais les changements, qui devront être soumis au gouvernement du Québec, ne pourront être adoptés à court terme. C'est ce qui explique pourquoi Laval a choisi la voie réglementaire.

Aucun plafond

Sous le règne de Gilles Vaillancourt, tous les pouvoirs étaient concentrés entre le maire et les membres du comité exécutif, qui n'avaient aucun plafond de dépenses (dans le respect du budget annuel). De la même façon, la moindre décision de nature administrative (embauche de personnel, par exemple) devait recevoir l'aval de l'exécutif. La fonction publique pourra maintenant jouer son rôle.

Marc Demers dit poursuivre ainsi la mise en place d'une plus grande transparence de la Ville. « On aimerait que notre philosophie de gestion survive à notre administration, et ça passe par la Charte. Ce sera un legs important aux citoyens de Laval », a-t-il soutenu.

Puis, avec un petit sourire en coin, il a ajouté que les quelque 130 dossiers qui seront maintenant soumis à l'analyse du conseil municipal seront autant d'occasions pour « l'opposition de faire de la politique ». « Mais la transparence, c'est plus important que tout », a-t-il conclu.