Le maire de Laval, Alexandre Duplessis, prend des mesures afin de rendre la gestion de sa ville plus transparente. Malgré ce virage, il assure que Laval n'a jamais souffert de problème d'intégrité.

Le successeur de Gilles Vaillancourt a annoncé jeudi, lors d'une conférence de presse, qu'une ligne téléphonique de «signalements éthique» serait mise en place d'ici à l'été. Cette ligne sera destinée autant aux citoyens qu'aux employés de la ville qui voudraient dénoncer des «situations qu'ils jugent nébuleuses». Elle sera gérée par la vérificatrice générale.

De plus, la vente de terrains se fera désormais par appels d'offres publics, et tout changement de zonage sera soumis au comité consultatif d'urbanisme, des mesures déjà appliquées dans la plupart des grandes villes de la province. Laval rapatriera également certaines tâches qui étaient confiées à des firmes externes, comme les relations du travail, les communications et le génie. Enfin, le budget du vérificateur général passera de 1 000 000$ à 1 100 000$ par année.

M. Duplessis a assuré que ces mesures n'ont pas pour but de régler un problème d'intégrité à Laval. «Lorsque j'ai été élu par mes collègues, je me suis engagé à changer ces traditions ou ces façons de faire qui existaient et qui étaient tout à fait correctes, mais pour moi et mon équipe, on veut adopter une autre façon de faire... Je ne veux pas corriger une situation, mais l'améliorer», a-t-il dit.

Trop peu, trop tard

David De Cotis, président du Mouvement lavallois, estime que les actions annoncées par le maire sont insuffisantes. «La première chose qui devrait être faite, c'est le ménage de tous les élus sur les comités exécutifs parce qu'ils sont là depuis des années et ils étaient là avec l'ancien maire Vaillancourt. C'est eux autres qui prennent toutes les décisions et ce sont eux autres qui sont responsables de ce qui nous arrive aujourd'hui», a-t-il déclaré.

Robert Bordeleau, qui se présentera aux prochaines élections municipales sous la bannière du Parti au service du citoyen, affirme qu'Alexandre Duplessis adopte des mesures que son propre parti propose depuis plusieurs années. Il déplore que le nouveau maire ne reconnaisse pas les problèmes de transparence et d'intégrité de la Ville.

«Il n'y a jamais eu de problème, ici, à Laval, a-t-il ironisé. C'est pour ça qu'il y a eu une dizaine de perquisitions, qu'il y a eu 110 subpoenas délivrés par la commission Charbonneau et que plusieurs arrestations s'en viennent. Mais il n'y a pas de problème à Laval.»