Gilles Vaillancourt, élu maire de Laval depuis 1989, règne sans partage sur sa ville depuis 2001. Sa formation, le Parti PRO des Lavallois, a réussi cette année-là à faire élire ses 21 candidats, éliminant l'opposition à l'hôtel de ville.

Plus aucun conseiller de l'opposition n'y a siégé depuis ce balayage. Quant aux adversaires qui se sont présentés à la mairie, Gilles Vaillancourt n'en a fait qu'une bouchée. Il a notamment remporté son dernier mandat avec une majorité de 37 866 voix, ou 61% des votes.

Ses victoires et sa façon de diriger lui ont valu les surnoms de «roi de Laval» et de «maire à vie».

Né le 9 janvier 1941 à Laval-des-Rapides, une des 14 municipalités qui ont fusionné en 1965 pour former Laval, il est l'aîné d'une famille de 10 enfants. Son père, Marcel, était pompier et a ouvert un magasin de meubles.

M. Vaillancourt s'est lancé en politique en 1973 dans l'équipe du maire Lucien Paiement. Il l'a quittée en 1984 pour se joindre au PRO des Lavallois, fondé quatre ans plus tôt par Claude-Ulysse Lefebvre. Il est devenu président du comité de direction. Quand M. Lefebvre est tombé malade, en 1988, c'est Gilles Vaillancourt qui l'a remplacé. Il a été élu maire l'année suivante.

Controverses à la chaîne

Il connaîtra sa première controverse lorsqu'on apprend que sa maison, dans l'île Paton, a été construite dans une zone inondable réglementée par le ministère de l'Environnement.

En 1992, il se retrouve dans la tourmente, accusé d'avoir favorisé l'agrandissement de la carrière d'une entreprise qui deviendra célèbre 20 ans plus tard: Simard-Beaudry.

Il devient vice-président de l'Union des municipalités du Québec en 1990 puis, en 1995, en devient président, poste qu'il occupe pendant deux ans.

En 2007, on apprend que l'avocat de la famille de Gilles Vaillancourt et un promoteur immobilier controversé ont réalisé un gain brut de 8,7 millions de dollars en deux ans, en achetant et en revendant un vaste terrain en face de la future station de métro Laval-Montmorency.

En 2009, La Presse révèle une concentration troublante des contrats à Laval, où un petit groupe de huit entrepreneurs se partagent les trois quarts des contrats. En 2010, toujours dans La Presse, on apprend que la Ville de Laval a vendu deux immenses terres à des prix étonnamment bas à des sociétés de Giuseppe Borsellino, connaissance du maire Gilles Vaillancourt.

Mais c'est réellement en novembre 2010 que le «roi de Laval» connaît sa première tempête. Coup sur coup, l'ex-ministre péquiste Serge Ménard et le député libéral de Vimont, Vincent Auclair, affirment que Gilles Vaillancourt leur a proposé de l'argent comptant pour leurs campagnes électorales. Le maire de Laval est suspendu du conseil d'administration d'Hydro-Québec et se retire du comité des finances de l'Union des municipalités du Québec. Il reste cependant sourd à ceux qui l'appellent à démissionner et menace même de poursuivre MM. Ménard et Auclair.

En juillet 2011, Le Devoir révèle que le parti PRO des Lavallois a financé des activités partisanes -autobus pour aller à la cabane à sucre, bouquets de ballons- avec des fonds réservés à la recherche et au secrétariat.

Enfin, en août dernier, dans un écho de la tempête de 2010, un ex-collecteur du Parti québécois, Claude Vallée, a affirmé avoir reçu 10 000$ en argent comptant de Gilles Vaillancourt.