Les élus municipaux devront dire adieu aux sorties à la cabane à sucre, aux cocktails et aux massages payés par les fonds publics s'ils veulent assurer l'avenir de leurs partis. Le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, se dit prêt à augmenter le financement touché par les formations municipales, mais elles devront faire le ménage dans leurs dépenses.

«Il faut être capable d'expliquer à la population que, avec leurs taxes, on ne finance pas des cocktails, on ne rembourse pas des repas ou d'autres activités partisanes. [Si les partis] veulent le faire, ils le feront avec les contributions de leurs donateurs», a indiqué le ministre, vendredi.

Dans un rapport qui a ébranlé le milieu municipal, le MAMROT a récemment évalué que seulement 2% des dépenses de recherche et de secrétariat remboursées aux formations municipales étaient conformes à la loi. Laurent Lessard a reconnu avoir été surpris par certaines dépenses; des villes ont notamment remboursé des séances de massage.

Les administrations municipales ont unanimement dénoncé le manque de clarté de la loi pour justifier l'utilisation de ces fonds et craignent que les partis municipaux soient condamnés si ce financement leur est retiré. Si le ministre reconnaît que la loi doit être clarifiée, il estime toutefois qu'«une cabane à sucre pour des candidats, ça n'a pas besoin de clarification».

Tout en resserrant les règles sur l'utilisation de ces fonds, le ministre dit vouloir augmenter l'allocation versée aux partis municipaux pour chaque vote obtenu au moment des élections. Pour l'heure, seuls Montréal et Québec versent une aide de 0,35$ par vote à leurs partis. En plus d'être majorée, cette aide pourrait être étendue aux autres grandes villes.



Conduites d'eau

Par ailleurs, dans une annonce aux allures électorales, le ministre Lessard a annoncé la création d'un nouveau programme prévoyant l'injection de trois quarts de milliard de dollars dans la réfection des conduites d'eau des villes du Québec.

M. Lessard, a déclaré que son gouvernement investira 462 millions dans ce programme. Les villes qui souhaiteront profiter de cette manne devront elles-mêmes payer de un quart à un tiers des travaux.

Ce programme est en fait le prolongement d'un autre créé au lendemain de la crise économique de l'automne 2008, dans lequel 300 municipalités avaient touché 633 millions pour la réfection de leurs conduites d'eau.

Les villes ont unanimement applaudi la nouvelle, soulignant que les besoins sont criants. Montréal, qui avait touché 34 millions dans le précédent programme, affirme que cette aide lui permettra de souffler financièrement.

Alors que les spéculations continuent sur la date des prochaines élections, deux ministres libéraux ont fait cette annonce dans les locaux d'une entreprise de fabrication de conduites d'eau, IPEX, de l'arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal.