Après un projet de bibliothèque controversé et une hausse de l'impôt foncier de 12%, Saint-Constant veut emprunter 2 millions de dollars afin de raser quatre maisons pour aménager un espace public devant la bibliothèque.

Viviane Corriveau, membre du Comité de vigilance de Saint-Constant, dénonce cette nouvelle dépense. «On a voulu nous enfoncer dans la gorge le déménagement de la bibliothèque dans un centre commercial, on nous a imposé une augmentation moyenne d'impôt de 12,8%... Le maire est obligé d'emprunter pour ces projets. À un moment donné, il faudrait qu'il tienne compte de la capacité de payer de la Ville.»

Keith Jones et Diane Fournier, eux, attendent depuis 26 mois de savoir ce qui adviendra de leur sort. Plusieurs fois, la Ville a reporté le rachat de leur résidence. L'incertitude les a plongés tous les deux dans la dépression. «On est en otage dans notre propre maison», dit M. Jones. «Si on met la maison en vente, qui va l'acheter? Personne n'en voudra», ajoute Mme Fournier.

Lorsque l'huissier a cogné à leur porte pour la première fois, en février 2010, le couple a pleuré. Divorcés depuis le début du mois, notamment en raison du stress lié à l'expropriation, M. Jones et Mme Fournier espèrent maintenant que la Ville rachètera leur maison au plus vite pour pouvoir enfin tourner la page sur ces deux années.

Gilles Pépin, le maire de Saint-Constant, blâme le groupe de citoyens qui s'oppose au projet et qui fait en sorte de retarder l'acquisition des différentes propriétés, selon lui. «Je trouve ça déplorable que des gens puissent faire de la désinformation. Leur seul but est de retarder le développement de Saint-Constant», se désole-t-il.

Ouverture d'un registre

Lundi prochain, la Ville de Saint-Constant ouvrira un registre concernant l'emprunt de 2 millions de dollars amorti sur 20 ans qui servira à acheter les quatre maisons. Plus tard, la Ville devra aussi trouver une somme supplémentaire pour aménager le parc, qui comprendra un lac de rétention et des sentiers.

Si plus de 500 citoyens signent le registre, M. Pépin prévient qu'il ne tiendra pas un référendum, mais qu'il va plutôt utiliser les fonds généraux ou les éventuels surplus de la Ville pour aller de l'avant avec le projet.