Après la fronde dans la couronne nord, les villes de la Rive-Sud ont aussi manifesté, hier, leur inquiétude devant l'adoption du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) qui doit protéger les terres agricoles de l'étalement urbain. Plutôt qu'un gel du périmètre urbain pour cinq ans, elles réclament le droit de construire sur une partie de ces terres.

«Selon nous, ce document nous ramène à un sentiment d'immobilisme au niveau de la prospérité économique», a déploré la Ville de Mercier, dans son mémoire présenté hier. La municipalité de 11 400 habitants estime que le PMAD l'empêchera de mener à bien un projet de 100 millions pour attirer un marché public, un centre de formation et des commerces. «En gelant le territoire agricole, [le PMAD] ne permet pas un développement économique sain», a ajouté la Ville.

À la neuvième journée d'audience, hier, les consultations sur le plan se sont déplacées pour la première fois sur la Rive-Sud. Plutôt que se braquer comme leurs collègues du Nord, les élus de la Rive-Sud ont tout de même dit approuver les grandes lignes du plan faisant du «développement orienté sur le transport» l'épine dorsale de la région métropolitaine.

Mais pour faire des transports en commun le moteur du développement de la région, la Table des préfets et des élus de la couronne sud estime que les terres agricoles situées près de gares de train ou d'autobus devraient être exclues du gel du périmètre urbain. «Des investissements majeurs en infrastructures de transports en commun ont été faits et nous nous devons de les rentabiliser. Si de tels investissements, qui se calculent souvent en dizaines de millions de dollars, sont localisés à proximité d'un secteur agricole, c'est toute la société qui voit son investissement sous-utilisé», a déclaré le président de la Table, Gilles Plante.

Saint-Basile-le-Grand se trouve précisément dans cette situation. Une gare de train y a été aménagée au début des années 2000 en bordure de terres agricoles qui se trouvent aujourd'hui enclavées par des quartiers résidentiels. La municipalité tente depuis 10 ans de dézoner ce secteur pour y permettre la construction de 3500 logements, mais essuie le refus de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

Outre les terres situées près des gares, les élus réclament également que chaque ville puisse étendre d'ici à 2031 son périmètre urbain de 30 hectares, l'équivalent de 60 terrains de football, pour ses besoins locaux.

Si le ton des élus de la Rive-Sud était plus conciliant que dans la couronne nord, dans les couloirs, certains maires se demandaient hier pourquoi on permet de creuser des puits de gaz de schiste sous des terres agricoles tandis qu'on y interdit toute construction résidentielle.