Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, a présenté hier «une nouvelle politique de l'urbanisme durable» qui prévoit une forte densification résidentielle au centre de l'île Jésus, et qui repose sur l'aménagement de cinq nouvelles stations de métro, dans le coeur institutionnel de la ville.

La mise en oeuvre de cette «nouvelle étape» dans le développement urbain de Laval, a indiqué M. Vaillancourt, est indissociable du projet d'implantation du métro, qui s'étendrait sur près de 8 kilomètres à l'ouest de l'autoroute 15, dans le prolongement des trois stations existantes, inaugurées en 2007.

>>> L'emplacement des cinq nouvelles stations

Les coûts du projet n'ont pas été estimés par le maire, mais ils pourraient s'élever à entre 1,5 et 2 milliards de dollars. En décembre dernier, la Société de transport de Montréal, qui assure l'exploitation du métro, estimait à 1,6 milliard le coût de ses deux tronçons montréalais, d'une longueur similaire au nouveau projet de Laval.

Aucun échéancier n'a été avancé. Quand La Presse a suggéré un délai de 10 à 12 ans, le maire a répondu que c'était une estimation «pessimiste».

«Nous allons insister pour que le gouvernement du Québec et l'ensemble des intervenants ne perdent pas de temps. Parce que nous, on y croit au métro, a déclaré M. Vaillancourt. On va être cohérent, et on va organiser des milieux de vie qui ont besoin des transports en commun. Alors, il va falloir aussi que l'appareil public soit cohérent pour la partie qui n'est pas la nôtre, et qu'ils nous le livrent le métro, en fonction de la nouvelle réalité que l'on veut bâtir. L'un n'ira jamais sans l'autre.»

Dans les heures qui ont suivi la présentation du maire de Laval, la Ville de Montréal a senti le besoin de «faire le point» sur les projets de prolongements du métro présentement à l'étude à Montréal, Laval et Longueuil.

D'entrée de jeu, le responsable des dossiers de transports au comité exécutif de Montréal, Michel Bissonnette, a rappelé que le prolongement de la ligne 5 (bleue) du métro a été autorisé par un décret gouvernemental dès 1998, et que le projet est attendu depuis 30 ans dans le nord-est de Montréal.

«Pour nous, et avec tout le respect qu'on doit à nos voisins de Longueuil et Laval, les Montréalais ont la priorité pour le développement du métro. Il y a eu des études en 1984, en 1991, et encore en 2001. Le projet est plus avancé que les autres», a-t-il soutenu.

M. Bissonnette a aussi rappelé que le conseil municipal a voté, en février, une résolution unanime pour «que la Ville de Montréal réaffirme au gouvernement du Québec et aux instances métropolitaines que le prolongement de la ligne 5 du métro vers Anjou est prioritaire à tout autre prolongement et doit mis en chantier dès que possible».

Le maire Vaillancourt a écarté, hier, toute velléité de compétition entre sa ville et celle du maire Gérald Tremblay en insistant sur le fait «qu'une fois toutes les études réalisées, on pourrait très bien avoir trois chantiers distincts, un sur la ligne orange, un sur la ligne bleue et un autre sur la ligne jaune», à Longueuil.

Le développement du métro, a-t-il insisté, est «la seule façon de changer notre modèle de développement urbain, et la seule façon pour arriver à diminuer nos émissions de gaz à effet de serre», qui sont responsables des changements climatiques.

«Le modèle urbain qu'on propose pour la partie centrale de l'île, c'est un modèle qui va justement avoir besoin de ces équipements-là. Et maintenant, la réponse appartient à ceux qui devront la donner», a dit le maire de Laval.