Samuel Daigle, 18 ans, était prêt à tout pour accumuler des heures de vol.

Lorsque le jeune pilote lavallois a eu vent qu'un homme de 70 ans cherchait à faire rapatrier de Whitehorse l'avion Piper J-3 Club qu'il venait d'acheter, il s'est empressé de lui offrir ses services. Pour un salaire de 20$ par jour, le jeune homme a entrepris un périple de 6000 kilomètres qui s'est terminé, vendredi, à l'aéroport de Beloeil.

Après un voyage de 15 jours qui l'aura mené du Yukon à la Belle Province, le jeune homme a remis l'appareil construit en 1946 à son nouveau propriétaire, Serge Labrèche. Il a également ajouté 60 heures à son carnet de vol, ce qui lui permettra d'accumuler assez d'expérience pour avoir le droit de faire voler de plus gros appareils.

Daigle s'intéresse aux avions et à la mécanique depuis l'enfance. À l'âge de 12 ans, il modifiait déjà de petits avions téléguidés pour les rendre plus performants. Pendant son temps libre, il travaille sur la mécanique de sa voiture. Un passe-temps qu'il a appris «sur le tas».

Le jeune homme a eu la piqûre de l'aviation à l'âge de 16 ans, lorsque son oncle et sa tante lui ont offert un vol en cadeau. Moins d'un an plus tard, il achevait sa formation pour être pilote.

À 18 ans, il possède déjà une licence commerciale. Il donne également des cours d'aviation à temps partiel. Mais il rêve de piloter un jour des avions de brousse et même de ligne.

«Je veux tout essayer. Les avions avec des flotteurs, avec des skis et éventuellement des avions de ligne», a-t-il raconté lors d'une entrevue réalisée ce week-end. «Mais ce que j'aimerais avant tout, c'est être payé pour faire ma passion.»

Unique en son genre

Au fil de son voyage, le jeune adulte s'est arrêté à une dizaine d'endroits. Il a dormi dans sa tente, qu'il piquait sous l'aile de l'avion, ou sur les bancs de certains terminaux d'aéroports. Chose certaine, peu importe où il s'arrêtait, il n'est jamais passé inaperçu.

Il a en outre rencontré d'autres personnes qui partagent sa passion. À six reprises, des propriétaires d'avion lui ont même offert de piloter leur appareil.

Son expérience la plus mémorable est toutefois survenue lorsqu'un collectionneur de la région de Saskatoon lui a offert de prendre les commandes d'un de Havilland Chipmunk datant de 1946. L'appareil a servi à entraîner des militaires après la Deuxième Guerre mondiale.

Samuel Daigle a aussi pu piloter un rutilant Expedition de quatre places acheté la semaine précédente. «C'était une belle machine, une vraie Cadillac!» a-t-il expliqué. «Mais j'ai préféré le Chipmunk; il avait plus d'histoires à raconter.»

Sa traversée du Canada se résume en un mot: «Magnifique!» a-t-il laissé tomber. Il a surtout été impressionné par les Rocheuses.

«J'ai de la misère à expliquer comment je me sens dans les airs, pour moi, voler, c'est la liberté.»