L'adoption du budget de Boisbriand a été retardée, mardi soir, après que l'opposition eut voté contre le projet de la nouvelle mairesse Marlène Cordato. Mais peu importe le résultat du bras de fer, prévient la mairesse, les contribuables doivent s'attendre à une forte hausse de l'impôt foncier l'an prochain.

Mardi soir, Mme Cordato a annoncé une augmentation de 10% de l'impôt foncier pour 2010. Certains tarifs baisseront, notamment avec l'abolition des frais de 20$ pour le contrôle des insectes piqueurs. Il reste que si le budget est adopté tel quel, la facture de l'impôt foncier grimpera en moyenne de 7,65% pour les contribuables.

Pour une maison évaluée à 203 800$, la valeur moyenne des propriétés dans la Ville, c'est une augmentation de 162,62$.

Les quatre conseillers de l'opposition ont voté contre le budget, tandis que les quatre conseillers de la mairesse l'ont appuyé. Devant l'impasse, Mme Cordato aurait pu se prévaloir de son droit de vote pour faire pencher la balance en sa faveur. Elle a plutôt donné deux jours aux élus pour s'entendre sur une nouvelle mouture du projet.

Mais quoi qu'il advienne, les contribuables n'échapperont pas à une hausse d'impôt.

«Sinon, il faudra envisager d'éliminer des services», a-t-elle prévenu.

Le conseiller de l'opposition Mario Lavallée affirme que les projections de revenus de la mairesse sont trop faibles. Son parti souhaite aussi que la hausse d'impôt soit moins abrupte pour les propriétés résidentielles.

«On n'est pas foncièrement contre le budget, a-t-il assuré. On est pour à 95%.»

La crise frappe

Au cours des derniers mois, la crise économique a saigné les finances publiques de la municipalité de 27 000 habitants. Si bien que, peu après son arrivée au pouvoir, la mairesse a annoncé un déficit de 1 million pour l'année financière 2009.

La principale raison: les ventes de maisons ont été beaucoup moindres que prévu, notamment dans le Faubourg Boisbriand, cet important lotissement situé sur les terrains de l'ancienne usine GM. La situation a entraîné une chute des revenus issus des droits de mutation, communément appelés «taxe de bienvenue».

«L'administration précédente a surévalué les revenus du Faubourg Boisbriand pour boucler le budget 2009, parce que c'était une année électorale, a dénoncé Marlène Cordato. Et ces revenus n'ont pas été au rendez-vous.»

Mario Lavallée admet que la crise économique a frappé la Ville plus fort que prévu.

«Lorsqu'on a fait le budget en 2008, personne au Québec ne sentait la récession nous frapper, a-t-il affirmé. On a juste bâti là-dessus. Le Faubourg devait nous amener un hôtel, un cinéma, une pharmacie, et seule la pharmacie s'est concrétisée jusqu'ici.»

Marlene Cordato a été portée au pouvoir après qu'elle eut dénoncé une tentative de truquer les élections municipales impliquant l'ex-mairesse Sylvie St-Jean et le vice-président de la firme Infrabec, Lino Zambito.

Zambito a plus tard accusé l'un des conseillers de l'équipe de Mme Cordato, Patrick Thiffault, de l'avoir rencontré à plusieurs reprises pour fixer cette rencontre.