C'est désormais officiel, la Ville de Longueuil est dirigée par une femme pour la première fois de son histoire. La nouvelle mairesse, Caroline St-Hilaire, a prêté serment au cours d'une cérémonie solennelle, hier soir, et elle a tendu la main aux élus de l'opposition pour faire fonctionner un conseil municipal où son parti est minoritaire.

L'ancienne députée du Bloc québécois a recueilli 53% des votes le 1er novembre et remporté la mairie de la cinquième ville du Québec. Du coup, elle mettait fin au règne du Parti municipal de Longueuil (PML), qui a tenu le pouvoir pendant 27 ans.

 

Devant des dizaines de personnes rassemblées à l'hôtel de ville, la nouvelle mairesse a juré de servir les citoyens avec honnêteté et justice. Puis, après avoir signé le livre d'or de la ville, elle a invité les nouveaux conseillers municipaux de tous les partis à travailler de concert durant les quatre prochaines années.

«Nous avons l'occasion de changer les choses, a-t-elle déclaré. Dépassons nos différences et travaillons ensemble sur ce qui nous unit pour le bien commun.»

Quelques heures plus tôt, la nouvelle mairesse avait remporté une petite victoire quand un dépouillement judiciaire a annulé l'élection d'un conseiller du PML, Stéphane Desjardins, dans le district 23 de l'arrondissement Saint-Hubert. La candidate d'Action Longueuil, Suzanne Lachance, a donc prêté serment hier soir.

Minoritaire

Malgré tout, le parti Action Longueuil reste minoritaire au conseil municipal, dont il n'occupe que 11 des 26 sièges. C'est donc dire que le PML aura droit de vie ou de mort sur la plupart des décisions importantes de l'administration.

Le conseiller Gilles Grégoire, qui a été nommé leader de la majorité au conseil municipal, a promis de collaborer avec la nouvelle mairesse. Mais pour lui, il est clair que sa formation a le mandat de mettre en oeuvre sa plateforme électorale.

«On a un super programme qu'on va mettre en marche, a indiqué M. Grégoire. Le programme de Mme St-Hilaire était un peu copié sur le nôtre, alors je ne vois pas de problème à ce que notre programme soit mis en valeur.»

Des menaces?

Interrogé pour savoir s'il prévoit un blocage au conseil, M. Grégoire a répondu: «S'ils dérogent à nos idées, à notre programme, c'est sûr qu'on va se lever, qu'on va dire à la population que c'était notre programme. Il ne faut jamais oublier qu'on est majoritaires.»

La mairesse St-Hilaire estime pour sa part que les deux partis n'ont pas le choix de s'entendre.

«Ce n'est pas comme un gouvernement provincial ou fédéral que l'on peut défaire, on ne peut pas faire cela, a-t-elle expliqué. Il faut travailler ensemble et ce n'est pas dans l'intérêt de quiconque de bloquer quoi que ce soit.»

Le chef du PML, Jacques Goyette, qui ne pourra siéger au conseil municipal, n'a pas assisté à la cérémonie d'hier soir. Il a fait savoir la semaine dernière qu'il est en réflexion sur son avenir professionnel.